Tous à la pêche aux écrevisses Signal
L’écrevisse Signal est une espèce invasive et destructrice désormais présente dans la plupart des cours d’eau de Haute-Marne. Les détenteurs d’une carte de pêche sont autorisés à la capturer.
On parle d’écrevisse Signal ou écrevisse Californienne. Ses cousines, de Louisiane ou de Floride sont également très présentes en France et notamment en Haute-Marne.
Ces espèces exotiques présentent la particularité de parfaitement s’adapter au climat et aux cours d’eau de Haute-Marne. Aussi, elles y prolifèrent allègrement : leur nombre s’accroît d’année en année.
Les salariés de la Fédération de pêche de Haute-Marne ont procédé à une pêche de contrôle des populations d’écrevisses Signal dans la Marne, la semaine passée (lire notre encadré). « L’écrevisse Signal Gagne du terrain. Elle colonise les milieux, au détriment de l’écrevisse à pattes blanches, dont la population est déjà restreinte », détaille Martial Gil, technicien à la fédé 52.
Presque partout
Les premières apparitions de cette espèce ont été observées sur le bassin du Saulon, du côté de Fayl-Billot et Chalindrey, « il y a 15 – 20 ans », estime Martial Gil. Comment sont-elles arrivées ? Difficile à dire précisément. Mais il est fort probable que des propriétaires d’étangs l’aient introduite volontairement. Celle-ci a ensuite proliféré et colonisé les cours d’eau voisins au fil des ans. « Depuis cinq ou six ans, les pêcheurs nous en signalent un peu partout. »
Elle est désormais installée sur la Blaise, la Mouche, l’Ource, l’Apance, l’axe Marne, le Val de gris. « Elle a une telle capacité de colonisation qu’à terme, il y en aura sur tout le département. Rien ne l’arrête et en plus elle est un peu agressive : elle essaie de pincer », déplore Martial Gil.
Ludique
La bonne nouvelle, pour ceux qui chercheraient des idées pour profiter de la nature haut-marnaise, est que la pêche à l’écrevisse Signal est officiellement autorisée. Pour cela, il faut être muni d’une carte de pêche et de six balances maximum par pêcheur. « C’est très ludique », reprend Martial Gil. « On peut l’appâter avec des morceaux de viande avariée ou de petits morceaux de sardine. Personnellement, je trempe des lardons dans du viandox, ça marche très bien. »
On installe l’appât dans la balance déposée au fond de l’eau. « On ne les voit pas, elles sont cachées sous les cailloux. Mais au bout de dix minutes, le bouchon coule et on en a une dans la balance. C’est un coup à prendre : on la remonte et on saisit l’écrevisse en faisant attention de ne pas se faire pincer. »
Ensuite, la première opération à pratiquer est de “châtrer” le crustacé. Pour cela, on emploie une pince : on saisit la nageoire du milieu de la queue, on la casse d’un coup sec vers le haut, puis on tire et on tourne. On ôte ainsi toute l’amertume qui pourrait ressortir à la cuisson.
Il ne reste ensuite qu’à trouver comment l’accommoder. Le plus simple étant certainement de la cuire au court-bouillon. Un petit air de fête en été, ça fait du bien, non ?
Sylvie C. Staniszewski