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Tour de France 2019 : Le rêve envolé d’Alaphilippe à Tignes

Pour la première fois sur le Tour, les conditions météorologiques, avec la grêle et la boue, ont eu raison des coureurs vers Val d’Isère. L’étape a été neutralisée au sommet de l’Iseran. Egan Bernal (Ineos) a pris le pouvoir devant Julian Alaphilippe, quatorze jours en jaune.

Le Tour de France a connu un événement rarissime, hier. Il n’y a finalement pas eu de montée de Tignes pour les cadors et les autres, bloqués à proximité de Val d’Isère, à un pe- tit peu plus de vingt kilomètres de l’arrivée. A la stupéfaction des dizaines de milliers d’aficionados. La grêle, puis la boue, se sont en effet invitées hier dans une étape dantesque qui fera date. « Quelle journée, résume Christian Prudhomme, le patron du Tour. La course a été interrompue en raison de la grêle au sol sur cinq kilomètres et d’une coulée de boue de 20 mètres de long sur 50 centimètres d’épaisseur qui bloquait la route à Val d’Isère. On ne peut rien faire contre la nature. Nous voulions arrêter le plus vite les coureurs car ils ne pouvaient pas aller plus loin. Les temps ont été pris à la main au sommet et il n’y a pas de vainqueur d’étape », explique le patron d’ASO.

Dans la descente de l’Iseran, la direction de course a en effet logiquement décidé d’arrêter l’épreuve car les éléments climatiques se sont déchaînés sur la route. Une décision rarissime, mais qui semble raisonnable à la vue du tapis de grêlons gros comme des balles de ping-pong qui jouxtaient la chaussée. Du jamais vu sur le Tour ! Il n’y a donc pas de vainqueur sur cette 19e étape.

Pour les très nombreux amoureux de vélo qui étaient là depuis plusieurs jours sur la montée de Tignes, c’est forcément un sacré flop. Pour les coureurs, cela peut en réjouir certains, d’autres moins. Les temps ont donc été pris au sommet de l’Iseran, où Egan Bernal, déjà impressionnant la veille à Valloire, a volé vers le maillot jaune. « Je n’ai pas bien compris ce qu’il se passait car on m’a demandé de ralentir et de m’arrêter. Je n’arrivais pas à croire que j’avais le maillot jaune. C’est un rêve pour moi. Mais il reste une étape difficile demain (aujourd’hui). Nous n’avons pas encore gagné le Tour », résume le jeune Colombien, les larmes aux yeux. Des larmes de joie.

Bernal, le plus fort en haute montagne

A 22 ans, le Sud-Américain, qui sort de succès sur Paris-Nice ou le Tour de Suisse, dans sa prépa- ration au Tour, et qui adore l’altitude, s’avance vers un premier succès sur les Champs-Elysées. Il pourrait devenir demain le premier Colombien vainqueur du Tour.

Son coéquipier chez Ineos, le Britannique Geraint Thomas, qui a attaqué le premier dans l’Iseran, vainqueur l’an passé, et relégué à une minute du Colombien, semble se diriger vers le podium et même vers la deuxième place de Julian Alaphilippe qui semble encore bien fragile avant la dernière étape entre Albertville et la très longue ascension vers Val Thorens.

Pour Julian Alaphilippe, la déception primait car le Montluçonnais, lâché par Bernal à près de six kilomètres, et qui a beaucoup grimacé, semblait capable de reprendre du temps dans la descente, sa spécialité. Après quatorze jours en jaune, Alaphilippe est deuxième, à 48 secondes derrière Bernal, après avoir perdu plus de deux minutes dans l’Iseran. Le podium n’est pas assuré, avec les menaces Thomas et Kruijswijk.

« C’était un rêve de porter ce maillot et je me battais tous les jours pour le garder. Je n’ai pas de regret car j’ai tout donné », a réagi à chaud le Français, chouchou du public.

Pinot, une nouvelle tuile !

La course – avant son interruption – n’avait pas manqué de suspense. Les Ineos, avec deux atouts dans leur manche (Bernal et Thomas) ont attaqué tour à tour, et c’est finalement Bernal qui s’est échappé dans le col de l’Iseran, plus haut sommet escaladé cette année par les coureurs de la Grande Boucle. Avant que les dieux de la météo ne s’en mêlent !

Auparavant, dans cette étape inoubliable, le premier coup de théâtre avait été l’abandon de Thibaut Pinot, victime d’une déchirure musculaire à la cuisse. En pleurs, le cinquième du général, vainqueur au sommet du Tourmalet, qui avait déjà abandonné trois fois sur le Tour, malade, jetait l’éponge dans l’avant-dernière étape des Alpes. Le premier coup de Trafalgar… Avant l’épisode de la grêle. Une heure trente après l’arrêt de la course, les détenteurs des mail- lots distinctifs montaient enfin sur le podium protocolaire, dans une ambiance surréaliste. Ce Tour 2019 ne manque pas d’imprévus.

Reportage de Nicolas Chapon

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