Tour de France 2019 : Champagne pour Julian Alaphilippe
Le puncheur français Julian Alaphilippe a remporté, hier, avec brio l’étape entre Binche et Épernay, profitant du final difficile pour s’échapper. Il devient le premier maillot jaune tricolore depuis 2014 et Tony Gallopin.
Si, de l’aveu de son directeur sportif, Patrick Lefévère, « ce n’était pas le plan d’attaquer ici », le Montluçonnais Julian Alaphilippe, leader de la formation Deceuninck-Quick- step, aime déjoue les pronostics. L’Auvergnat avait des fourmis dans les jambes. Il a géré à l’instinct et de main de maître le final de la troisième étape du Tour, hier, la première sur le sol français, dans une partie accidentée qui lui convient si bien.
« On avait reconnu l’étape. Heureusement pour le cyclisme qu’il y a encore des attaquants comme cela. A chaque fois, Julian m’impressionne, comme sur Milan San Remo. Il est arrivé à maturité (27 ans) et il ne loupe pas beau- coup ses coups », explique son di- recteur sportif, toujours surpris par son coureur, N°1 mondial, et qui en est déjà à onze succès cette saison ! « Nous avons réussi un bon contre-la-montre par équipes et cela nous a permis de prendre le maillot jaune aujourd’hui (hier). »
Quatre Français échappés puis repris
C’est donc dans la dernière grosse difficulté d’un parcours casse-pattes, la côte de Mutigny, un mur de 900 m à 12 % de moyenne, à une quinzaine de kilomètres de l’arrivée, qu’Alaphilippe a fait la différence. Son accélération a été brutale pour le peloton des favoris, et il est revenu rapidement sur le Belge Tim Wellens, échappé depuis presque le départ en compagnie de quatre Français, dont Stéphane Rossetto, aperçu il y a quelques années sur des courses haut-marnaises alors qu’il faisait partie du Team Peltrax. Rossetto, Offredo, Ourselin et Delaplace avaient, eux, été lâchés par Wellens, le nouveau porteur du maillot à pois, et repris par la tête du peloton. Cette étape a été avalée à très vive allure (46 km/h de moyenne). Vainqueur cette saison de classiques de premier choix comme la “Primavera” Milan-San Remo, la Flèche Wallonne ou encore les Strade Bianche, Alaphilippe, dont l’équipe belge a roulé très fort pour réduire l’écart sur Wellens, et qui a compté jusqu’à une minute d’avance, a été très chaleureusement applaudi à l’arrivée en montée, à Epernay, par les nombreux spectateurs qui n’avaient d’yeux que pour lui. Les Bleus ne pouvaient pas mieux commencer à la maison. Cocorico !
Pinot en forme
Au rayon des favoris, le leader de la FDJ, Thibaut Pinot, qui attend avec impatience la ter- rible montée vers La Planche des Belles Filles, jeudi, a pris la 10e place, dans le groupe des favoris, à une trentaine de secondes d’Alaphilippe, en compagnie de Bernal (Ineos). L’autre leader de cette formation, Geraint Thomas, vainqueur l’an passé, a comme Romain Bardet, perdu cinq petites secondes sur le groupe Pinot.
La Marne est à nouveau à l’honneur, aujourd’hui, entre Reims et Nancy, une étape qui semble promise aux sprinteurs, avec un passage dans la Meuse tout proche du nord de la Haute- Marne.
Reportage de Nicolas Chapon