Tour de France 2011 : Bernal fait vaciller Alaphilippe à Valloire

Attaqué à trois kilomètres du sommet du col du Galibier par Egan Bernal, le maillot jaune, Julian Alaphilippe, a serré les dents pour limiter la casse et ainsi conserver sa tunique pour la treizième fois, hier. Mais attention à Bernal, le grand gagnant de la journée avec Quintana, le vainqueur de l’étape.

Mais jusqu’où ira Julian Alaphilippe ? Hier, au départ de la première étape alpestre et journée reine de cette édition 2019 avec, au menu, deux cols hors catégorie, l’Izoard et le Galibier, à plus de 2 000 mètres d’altitude, la question qui était sur toutes les lèvres était de savoir si le Français Julian Alaphilippe allait garder son maillot jaune de leader. Car pour ce premier chapitre alpestre, on promettait l’enfer au coureur auvergnat, d’autant que le Montluçonnais avait montré ses limites dans la dernière étape pyrénéenne à Prat Albis. Mais c’est mal connaître le protégé de Patrick Lefévère qui a encore épaté son monde à l’arrivée à Valloire. Le visage

grimaçant dans l’ascension de l’Izoard, le maillot jaune ne cédait rien et abordait la dernière montée du jour avec le groupe des favoris.

Et même lorsqu’il fut attaqué à trois kilomètres du sommet du Galibier par le Colombien Egan Bernal (Ineos), le cou- reur de la Deceuninck Quick- Step ne s’est pas affolé et a fait preuve de sang froid lorsque Geraint Thomas, deuxième du classement général, a placé une attaque dans le final.

« Content d’avoir sauvé mon maillot jaune »

Accusant seulement dix-sept secondes de débours à l’entame de la descente, l’Auvergnat ne mettait guère de temps pour recoller au groupe des favoris. Julian Alaphilippe ralliait l’arrivée avec 32 secondes de retard sur Egan Bernal qui semble son plus sérieux rival. « Je m’attendais au pire des scénarios aujourd’hui vu le profil de l’étape, a déclaré le maillot jaune à l’arrivée. C’était une jour- née de folie. Je me suis accroché en faisant une descente de malade. J’ai pris tous les risques pour sauver mon maillot jaune. Les deux étapes à venir seront plus dures qu’aujourd’hui. Je suis content d’avoir sauvé mon maillot. »

Le coup de force de Bernal

Avant de prendre le départ de cette 18e étape, le directeur sportif de la formation Ineos (ex Sky), Nicolas Portal, avait promis d’attaquer et avait mis en place une stratégie pour déstabiliser le maillot jaune. Alors qu’on pensait voir Geraint Thomas placer une banderille, c’est Egan Bernal qui a fait le forcing, hier, pour cette étape mythique.

Pointant au 5e rang du classement général au départ d’Embrun, le mail- lot blanc de la Grande Boucle a réalisé la très belle opération du jour pour pointer à Valloire en 2e position. Le Colombien a clairement marqué des points, hier, puisqu’aucun des prétendants à la victoire finale sur les Champs n’a été en mesure de le suivre. Bernal a repris, hier, 32 secondes à Alaphilippe et s’avance comme le leader chez Ineos. Son coup de pédale n’a rien à voir avec celui de son coéquipier britannique Geraint Thomas, qui n’est pas en mesure de placer des attaques tranchantes.

Si, à trois jours de l’arrivée à Paris, Julian Alaphilippe est tou- jours en jaune, Egan Bernal est le coureur à suivre dans les Alpes. Le Colombien semble le plus prompt pour éjecter l’Auvergnat de sa première place, surtout que se profilent deux arrivées en altitude. Mais on peut faire confiance à Julian Alaphilippe pour se battre jusqu’au bout.

De notre envoyé spécial : Romain Randoing