Toujours actif – L’édito de Patrice Chabanet
L’attaque au couteau à Reading, à l’ouest de Londres, constitue le douloureux rappel d’une autre épidémie, celle du terrorisme. Contre lui, pas de vaccin. Ce n’est pas la première fois que la Grande-Bretagne est victime de ces attentats à l’arme blanche. Le terrorisme, lui aussi, sait muter. Le contrôle des armes à feu étant très strict outre-Manche, c’est le couteau qui est utilisé. Le choix des victimes n’est pas anodin non plus : sont visés des anonymes, histoire de faire peser la menace sur l’ensemble de la population.
Quel que soit le mode opératoire, le terrorisme reste vivace. Avec la pandémie on l’avait presque oublié. Face aux centaines de victimes du coronavirus, que pèsent celles du terrorisme ? Logique implacable des comparaisons statistiques. C’est oublier un peu vite que sous d’autres cieux, en Afrique subsaharienne notamment, des dizaines de personnes sont assassinées par Boko Haram, un groupe terroriste qui a fait allégeance à Daech en 2015. Ses attaques se font plus pressantes au Cameroun et au Nigéria, où les autorités ont de plus en plus de mal à contenir ce fléau.
Notre pays a pris la mesure du phénomène. Au Mali, les troupes françaises sont confrontées aux hommes d’al Qaïda au Maghreb islamique. Non sans succès. Elles viennent de tuer, à la frontière algérienne, le chef de ce groupe, Abdelmalek Droukdel. Revers de la médaille : on doit s’attendre à des représailles, soit dans l’Hexagone, soit sur le théâtre opérationnel en Afrique.
Ce genre de confrontation, appelée par les spécialistes guerre asymétrique, interdit tout pronostic. Ainsi, la décomposition de la Libye risque de provoquer de nouveaux déséquilibres sur le continent africain, autant d’opportunités pour le terrorisme international. Certes, il ne parviendra jamais à l’emporter sur nos démocraties. Mais il peut y susciter le doute et la peur.