Touchés au cœur – L’édito de Christophe Bonnefoy
L’Histoire de la France et celle du Maroc sont indissociables. Dans le bonheur, dans la douleur. Dans l’amitié, dans les tensions qui viennent parfois mettre de la distance dans le couple. Mais les liens sont forts. Le demeurent, et le demeureront.
Il n’est pas de douleurs plus fortes que les autres, à événements identiques. Se sentir solidaire d’un peuple à l’autre bout du monde ou d’un autre, pas si loin de chez nous, ne doit pas se mesurer sur une échelle de valeurs. Pourtant, et particulièrement parce que nos histoires sont intimement liées, on est forcément touchés, au cœur, au plus profond, par le chaos qui vient de s’installer à Marrakech et plus loin, dans ces régions reculées où intervenir relève d’un parcours du combattant.
En l’occurrence, on a pu se rendre compte, ces dernières heures, à quel point la mobilisation était importante au niveau international. Très vite, alors que le peuple marocain entrait dans une phase de sidération, les départs se sont multipliés vers les lieux du drame, associations internationales – et françaises donc – d’entraide en tête. Parallèlement, les initiatives, cagnottes par exemple, ont très rapidement commencé à se faire jour, par exemple via les réseaux sociaux ou les structures locales d’aide. Les dons ne sont que des gouttes d’eau, bien sûr. Mais ils donnent une idée de l’impact, chez nous, d’une telle tragédie.
Ce dimanche, le Maroc comptait les morts. Plus de 2 000. Et il y a fort à craindre qu’au fil des recherches, le chiffre apparaîtra bien plus affolant.
Depuis deux jours, on est entre recherche de survivants et douleur de sortir les morts des décombres. Un peu plus tard, en toute logique, la vie devra reprendre ses droits. Tout comme devront être tirées les conséquences, notamment en matière de construction.
En attendant, la solidarité est toute naturelle. Intense. Juste dictée par le cœur. Et quelque part rassurante, dans un monde qui a souvent tendance à montrer son visage le plus sombre.