Théophile Simonnin, un air de famille
À 20 ans, Théophile Simonnin est sur le point de passer sa licence de pilote privé. Et les ambitions de ce mordu d’aviation, membre de l’aéroclub de Saint-Dizier, ne s’arrêtent pas là. Il souhaite, à l’horizon 2024, intégrer les cadets d’Air France.
Il faut lui reconnaître un côté rassurant. De celui des pilotes de ligne, avec qui on embarque pour un voyage en haute altitude dans un monstre de métal, et vis-à-vis desquels nous nous sentons en parfaite confiance. Pas de hasard, Théophile Simonnin veut être pilote. Le Bragard de 20 ans passe le plus clair de son temps libre à l’aéroclub de Saint-Dizier.
Histoire de famille
Détenteur de son brevet d’initiation aéronautique (BIA), il a déjà écumé les cieux – plus de 70 heures de vol au compteur – et va très prochainement passer sa licence de pilote privé (PPL, pour private pilot licence). Mais ce ne sera qu’une étape, dans un avenir qui s’annonce encore plus hors normes. L’objectif de Théophile Simonnin, moustache finement taillée et coupe de cheveux faussement négligée, est d’intégrer les cadets d’Air France, en 2024.
Rien d’étonnant, vu le passif du bonhomme. Un arrière-grand-père mécano et pilote sur les B-17 américains pendant la Seconde Guerre mondiale, un grand-père et un père passionnés d’aéronautique, et une enfance à deux pas de la Base aérienne 113. « Mon plus vieux souvenir, c’est un vol à bord d’un A 380, pour aller en vacances. Je devais avoir 3 ans et demi », se rappelle le détenteur d’un bachelor en génie mécanique, obtenu à Troyes. « Nous ne l’avons jamais forcé. Je lui ai transmis ma passion des avions, et il a tout de suite accroché […] C’est une fierté », se réjouit son paternel, Jean-Marc Simonnin.
Si le père, n’a pas pu être pilote – « les orientateurs m’ont dégoûté », grince-t-il – le fils, compte bien réussir. « Une fois qu’on est piqués, c’est quelque chose dont on ne décroche plus », certifie le jeune pilote, par ailleurs réserviste d’active. Car, si devenir pilote de ligne dans le civil est un objectif, il ne ferme pas la porte à la possibilité d’intégrer l’armée. « Devenir pilote de chasse, c’est un peu le summum », lâche-t-il, rêveur.
Sélection intransigeante
Si Théophile a « toutes les qualités » pour intégrer les cadets d’Air France, dixit Jean-Louis Marcireau, président de l’aéroclub de Saint-Dizier, la chose n’est pas pour autant aisée. Il faudra au Bragard réussir une phase de sélection qui ne pardonne pas : tests psychotechniques, psychomoteurs, d’anglais et de culture aéronautique. La date de création d’Air France ? « 1933 », assure-t-il après une petite hésitation. Encore un peu de bachotage, et la dernière partie devrait être relevée haut la main. Pour le reste, s’il est optimiste, Jean-Louis Marcireau prévient : « Il n’aura pas le droit à l’erreur. On ne joue pas avec ça, on ne peut pas se le permettre. »
En dehors de l’aéronautique, pour laquelle il est certain de « toujours garder une fascination », Théophile Simonnin se passionne pour l’automobile – papa mécano oblige -, joue au tennis, est un mordu de jeux vidéo et joue du saxophone. On le découvre mélomane. « Le jazz, c’est vraiment sympa, j’adore la musique électro aussi… Il n’y a que le rap auquel je n’accroche pas vraiment », liste-t-il, d’une voix sérieuse. Mais son esprit reste la majeure partie du temps occupé par les avions. Rien de plus normal.
Dorian Lacour