Thème central – L’édito de Christophe Bonnefoy
L’argent ne fait pas le bonheur, mais il y contribue. Et c’est précisément quand on n’en a pas, ou peu – ou que tout devient de plus en plus cher -, qu’on s’apferçoit de sa valeur.
En particulier au sein des ménages. Avant même de penser aux loisirs, il leur permet de travailler, de se nourrir, de se chauffer. De répondre aux impératifs du quotidien, tout simplement.
Alors on pourra toujours nous vendre, études à l’appui, que le pouvoir d’achat des Français ne baisse pas. Les grandes théories viennent pourtant se heurter à la réalité. Carburant. Electricité. Nourriture. Personne ne peut s’en passer. Et les trois plombent là, tout de suite, le porte-monnaie des familles. Avec violence.
Il n’y a ainsi rien d’étonnant à voir la grogne se déplacer. On l’a vu, ce jeudi, un peu partout en France. Les mouvements initiés une semaine après la grève de l’Education nationale avaient pour thèmes centraux le pouvoir d’achat et l’augmentation des salaires.
Si la question ne vient pas à toi, c’est toi qui viendra la poser sur la table, pourrait-on dire. Depuis le début de la campagne présidentielle, le pouvoir d’achat a en effet assez peu été évoqué par les candidats. Ils ont préféré faire le buzz. Tout est dit. Faire le buzz. Autrement dit, lâcher ce qu’on appelle des « punchlines » sur des sujets finalement assez éloignés des préoccupations premières. Mais l’impératif de devoir remplir le réservoir de sa voiture, son réfrigérateur ou pouvoir chauffer sa maison ou son appartement, voilà ce qui occupe l’esprit de nos concitoyens à l’instant T. Gageons que les politiques sauront s’emparer de la problématique. Et, espérons-le, surtout apporter des réponses claires, précises… et convaincantes.