Théâtre : quel succès pour les comédiens !
La salle de spectacle du casino avait quasiment fait le plein en ce vendredi 14 octobre pour assister aux péripéties de “La Culotte” de Jean Anouilh devant un tribunal d’opérette.
Les nombreux acteurs de la troupe du Hérisson masqué de Haute-Amance ont offert une belle cure de rire au public. En tenue d’Académicien, écrivain et journaliste au Figaro, Léon de Saint-Pré apparaît enchaîné par sa femme Ada. L’homme de lettres est fustigé par sa famille qui le prend pour un paria. Son crime ? Avoir commis l’adultère et fait un enfant à la bonne, ce qui n’était pas rare dans les familles bourgeoises. Il ne sait plus à quel “saint” se vouer.
Il se retrouve devant le tribunal du Collectif des femmes présidé par l’extravagante et déjantée Madame de Beaumanoir (en référence à Simone de Beauvoir) dont la châtiment radical pour les crimes de fornication est l’émasculation. C’est la peine de mort et l’anéantissement, du “fond de commerce” pour ce coureur de jupons ! Devant le défilé des divers membres de sa famille, il est forcé de faire son autocritique. La galerie de personnages hauts en couleur, est comme tirée du dictionnaire de l’originalité, à la grande joie des spectateurs, avec une mémoire sélective, et où le mensonge est monnaie courante. Ce sont des morceaux d’anthologie qui se dégustent à pleines dents. Jean Anouilh a, bien entendu, forcé des traits de ces portraits, permettant à la pièce de se transformer en grosse farce, et en même temps une satyre du Mouvement de libération des femmes (MLF), sans oublier la gent masculine qui en prend pour son grade. Léon de Saint-Pré sera sauvé in-extremis par la nouvelle bonne qui favorisera son évasion vers la Suisse, alors épargnée par cette loi, et en profitera pour s’accoquiner avec le valet La Ficelle. Le public a réservé une belle ovation finale à cette sympathique troupe d’acteurs parfaitement dans leur rôle.