Terrain de camping et court de tennis : un problème ?
Annick Doucey, présidente et membre du Foyer rural depuis sa création, tient à apporter des éléments de réflexion au sujet du terrain de tennis situé sur le site du camping qui vient d’être vendu par la municipalité.
« Le groupement des quatre villages, Villegusien, Piépape, Saint-Michel et Prangey a été voulu par le maire René Oudot et son conseil en 1972. Ce maire savait que rien n’est simple dans le quotidien d’un village mais qu’il suffit de peu de choses pour que l’indifférence et l’individualisme s’arrêtent. Et que l’entraide commence. René Cuenin partageait les sentiments du maire. Colonel en retraite revenu vivre dans son pays avec sa famille, ils ont tous deux souhaité la création d’une association, pour animer le village et pour offrir des occasions de rencontre où la convivialité serait toujours mise en avant. Ainsi est né le Foyer familial rural en 1980 avec, au fil des années, des activités et des manifestations qui se sont développées, pour les enfants comme pour les adultes (…).
Ne manquait alors que le tennis, très en vogue à l’époque. René Cuenin, président du Foyer rural, décida donc en 1984 la création d’un terrain avec l’aide et le soutien de la mairie. La bonne entente qui régnait entre eux a permis la construction d’un court sur le terrain du camping mis à disposition par la mairie, afin que les vacanciers de passage puissent aussi en profiter. Le financement a été assuré comme suit : une subvention du Conseil général de 30 000 F, un apport du Foyer rural de 15 000 F, un emprunt réalisé par la commune pour récupérer la TVA, de 40 000 F, intégralement remboursé par le Foyer rural pendant douze ans (annuités de 6 000 F). Dans la foulée, une section tennis a été créée, avec d’emblée 90 inscriptions enregistrées auprès du responsable de la section, Guy Cuenin. Dix ans plus tard, le court a été rénové et le jeu a repris. Sauf que les courts se sont multipliés un peu partout, l’engouement pour ce sport s’est estompé au profit d’autres activités (…).
Les années ont passé, les responsables du camping se sont succédé. Géré depuis huit ans via une DSP par Elizabeth Espinossa, il était souvent déficitaire. La vente du camping a donc été décidée et votée en conseil municipal en novembre 2022 par 10 voix pour, 6 contre et 2 abstentions pour une valeur de 210 000 € (ne restera à la commune, la vente actée, que 170 000 €).
Et le court de tennis dans tout ça ? Cédé, oublié, effacé, disparu, vendu. Mais qui savait ? Personne. Au conseil municipal seuls les “anciens” du village, (démissionnaires depuis) auraient pu expliquer la présence d’un court qui appartenait au Foyer rural et posait problème.
La vente du camping : pourquoi pas. Mais le Foyer rural doit être indemnisé de l’apport financier pris sur ses fonds propres et gagné au fil des ans grâce au travail répété des bénévoles courageux, désintéressés, enthousiastes.
La demande de l’association de récupérer tout ou partie de son investissement, certes ancien, est totalement justifiée et conseillée par le service juridique des associations. Où est le problème Mme le maire ? Vous ne connaissez pas l’histoire du village, ni l’investissement des villageois d’hier. On n’efface pas d’un revers de main, on ne brade pas l’héritage des anciens. Le riche passé du foyer fait partie intégrante de l’histoire du village et de ses habitants qui y restent très attachés . »