Tenter de désamorcer – L’édito de Christophe Bonnefoy
Un simple avertissement. Ainsi pourrait-on qualifier, dans une sorte de résumé simpliste, l’attaque pourtant sans précédent menée par l’Iran contre Israël. Téhéran ne dit pas autre chose, en affirmant que l’incident est clos. La réponse – unique ? – aux événements du 1er avril. Les Américains appelleraient cela un “one shot”.
D’ailleurs, et même si dans la nuit de samedi à dimanche, des centaines de drones et missiles ont décollé en direction de l’Etat hébreu, l’Iran ne pouvait ignorer que la plupart seraient interceptés par Israël et ses alliés. Et qu’en conséquence, ils ne feraient que peu de dégâts. Toujours est-il que l’image est forte, que le symbole est terrible et qu’à l’instant T, au démarrage de l’opération, personne ne savait vraiment quelle était la finalité de la réponse iranienne, et avec quelles armes précisément.
Stratégiquement parlant, les positions restent les mêmes. Les alliés de Téhéran voient dans cette attaque un acte légitime. Ils sont peu, toutefois. Le reste de la planète dénonce, lui, le régime des Mollahs et son soutien au terrorisme international. Ce qui se traduit néanmoins, depuis ce dimanche matin, par un appel beaucoup plus lissé à la désescalade. Dans les discours au moins, on croit encore aux bienfaits de la diplomatie, même si elle est un peu plus fragile chaque jour.
Une seule chose est certaine : chaque pays de la zone est en soi instable, d’une manière ou d’une autre. En toute logique, c’est tout le Moyen-Orient qui est prêt à exploser.
Les appels à la retenue, à la désescalade sont un minimum, un passage obligé pour la communauté internationale. Mais on est malheureusement, ces dernières heures, plus dans la tentative de contenir une situation que dans l’espoir de solutions pérennes.
c.bonnefoy@jhm.fr