Ténacité récompensée – L’édito de Patrice Chabanet
L’obstination de Zelensky a été payante. La Chambre des représentants américaine a adopté un plan d’aide de 61 milliards de dollars à l’Ukraine. Le Sénat devrait suivre d’ici à quelques jours. Ce n’était pas gagné d’avance. Les Républicains y sont longtemps restés hostiles, fidèles à une longue tradition d’isolationnisme. Finalement, dans la balance avantages/inconvénients, le refus d’aider l’Ukraine est apparu contre-productif. La défaite du pays devenait inéluctable et, dans son sillage, celle de futures proies comme les Etats baltes et la Moldavie.
L’urgence pour les Ukrainiens est maintenant la mise en œuvre de ce soutien américain. L’acheminement du matériel, notamment dans le secteur de la défense antiaérienne, devrait être rapide. Une semaine environ. Plus lente sera la formation de ceux qui serviront ces armes. En attendant, l’armée russe risque d’accentuer sa pression avant le déploiement des nouveaux équipements ukrainiens.
Cette affaire nous en dit long aussi sur la politique intérieure américaine. Biden, “sleepy Joe” comme le moque Trump, a bien manœuvré pour obtenir au Congrès une majorité en faveur d’une aide à l’Ukraine. Cela augure d’une présidentielle beaucoup plus serrée que ne laissent prévoir les sondages. En clair, le candidat républicain n’a pas gagné. Une leçon aussi pour la Chine. Le Congrès a prévu une enveloppe de 8 milliards de dollars pour Taïwan. Le message est clair : la première puissance du monde n’entend pas se laisser damer le pion. En Asie, elle n’agit pas en appui, mais en première ligne. Le choc frontal du XXIe siècle.