Tempête Ciaran : attention aux arbres fragilisés
Sécheresse, pluie, retard de chute de feuilles : autant d’ingrédients qui expliquent l’extrême fragilité des arbres, au point de menacer de chuter. Alors que les prévisionnistes annoncent une tempête notable en milieu de semaine, les automobilistes devront redoubler de vigilance.
Entre Breuil-sur-Marne et Rachecourt, en fin de semaine, la chute d’un arbre sur la route départementale 335 qui provoque un accident. Ce lundi, des arbustes qui sont couchés sur une moitié de voie entre Narcy et Bayard-sur-Marne. Ce ne sont là que quelques exemples, dans le Nord de la Haute-Marne. Mais qui devraient inciter les automobilistes à redoubler actuellement de vigilance. D’autant qu’en milieu de semaine, est annoncée, par les prévisionnistes, une tempête (Ciaran) dont les conséquences devraient être notables, non seulement sur les côtes mais également à l’intérieur des terres.
Ingénieur spécialisé en agroclimatologie, Serge Zaka a d’ailleurs tiré la sonnette d’alarme, ce week-end, sur le réseau social X. Evoquant l’arrivée de la tempête, le scientifique a relevé : « [Il y a] deux paramètres aggravants pour nos arbres : avec les pluies récentes, la saturation des sols superficiels en eau [les] rend plus malléables, cela facilite la chute des arbres ; avec la douceur (toujours en cours) exceptionnelle de l’automne, les arbres ont à peu près dix jours de retard sur leur dormance hivernale. Les feuilles restent présentes sur de nombreuses espèces. La prise au vent est donc plus forte, et cela favorisera la chute des arbres. »
Changement climatique
Sécheresse et dégâts causés par les scolytes (des insectes), retard d’abscission* : un cocktail d’ingrédients qui peut expliquer, lors de forts coups de vent, des chutes d’arbres sur les voies de circulation.
« Dans le contexte de changement climatique, la hausse des températures, l’augmentation du nombre de sécheresses estivales, les tempêtes plus intenses et plus régulières fragilisent la forêt », rappelle une chargée de mission du parc national de Forêts. L’impact est particulièrement notable sur le hêtre, très présent en Haute-Marne, ou sur le résineux, victime de l’épidémie de scolytes. Une fragilisation qui rend les espèces plus vulnérables face aux rafales de vent, comme ces jours derniers.
Selon des données récemment dévoilées par l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN), le changement climatique est responsable d’une « accélération constatée de la mortalité des arbres » (une hausse de 80 % en dix ans) et d’ « un ralentissement global de [leur] croissance ». Pas rassurant, alors que le nombre de tempêtes a tendance à augmenter.
L. F.
* La chute des feuilles.
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