Aujeszky : il a perdu 3 de ses 4 chiens de chasse
Chasseur, Pierre Monsus a très mal commencé l’année : trois de ses quatre chiens de chasse sont morts des suites de la maladie d’Aujeszky. Il livre son témoignage : « Ça n’arrive pas qu’aux autres ».
L’année 2022 a bien mal commencé pour Pierre Monsus à cause de la maladie d’Aujeszky. Tout a basculé en quelques jours. Le chasseur raconte le drame qui a bouleversé son début d’année. « Je suis allé à la chasse entre Noël et le jour de l’An. J’y suis allé deux fois, mais apparemment c’est le lundi 27 décembre que c’est arrivé, en forêt de Châteauvillain », détaille Pierre Monsus, domicilié à Poinson-lès-Nogent.
Ce jour-là, il était accompagné de ses quatre chiens. Un cinquième s’est joint à eux pour un ferme sur un sanglier. Lequel sanglier a été abattu par notre chasseur qui n’était pas mécontent sur le coup. « Nous discutions avec les chasseurs pour savoir comment le ramener. Nous n’avons pas fait attention aux chiens », poursuit-il. La journée s’est terminée de manière habituelle.
Trois chiens en deux jours
Les soucis ont commencé le vendredi 31 décembre au matin. « Ma petite chienne, l’une des deux qui dorment à la maison, a commencé à se gratter. J’observe et je vois une blessure à la lèvre. Je la conduis chez le vétérinaire qui me donne un médicament. Cela ne semblait pas alarmant. L’après-midi, elle se grattait fortement. Là, j’ai compris ce qui se passait… Je suis retourné chez le vétérinaire qui l’a anesthésiée puis euthanasiée. » L’encéphale de la chienne a été expédié à l’Institut Pasteur par le vétérinaire. Le laboratoire chargé des analyses n’a pas encore rendu ses conclusions, mais il y a peu de place au doute, d’autant plus lorsqu’on connaît la suite.
Le jour d’An, Pierre Monsus se rend au chenil où sont logés deux autres de ses chiens. « J’ouvre la porte et un seul chien sort. L’autre chienne était allongée, elle s’était mutilée. J’ai prévenu mon vétérinaire qui l’a anesthésiée puis euthanasiée aussi. J’ai ramené le deuxième chien à la maison pour le surveiller et je ne voulais pas le laisser tout seul. » A 20 h, il a commencé à se gratter à la lèvre. A 22 h, il prévenait son vétérinaire pour mettre fin aux souffrances du pauvre animal.
Des chiens vaccinés
Pierre Monsus gardait un œil sur son quatrième chien. « Quand j’ai tué le sanglier, il a fait une crise d’épilepsie. Ça lui arrive quelquefois, ça dure quelques minutes et après ça va. Je pense que c’est ça qui l’a sauvé : il n’a pas croqué dans le sanglier ni lécher le sang comme les autres… » A noter que les quatre chiens de Pierre Monsus présentaient la particularité d’avoir été vaccinés contre Aujewsky. La preuve que le vaccin n’est pas au point ou du moins pas efficace dans tous les cas.
« Je n’aurais jamais cru qu’une telle chose pouvait m’arriver », regrette le chasseur. Il indique toutefois qu’il continue d’emmener le chien qui lui reste à la chasse.
Au moins neuf chiens morts en Haute-Marne
« Dans certaines chasses, ils n’emmènent plus les chiens », poursuit Pierre Monsus en admettant parfaitement comprendre cette réaction. « Beaucoup savent ce qui m’est arrivé, j’en ai pas mal parlé avec les chasseurs. On sait que cinq autres cas d’Aujeszky ont été constatés vers l’Aube et un vers Wassy. Cela complique les relations entre chasseurs. Certains ne comprennent pas qu’il n’y ait pas de chiens. Moi, je pense qu’il faut continuer… Et attention, mes chiens j’y tenais ! »
Comme d’autres chasseurs, il souhaiterait qu’une étude permette de déterminer le pourcentage de sangliers touchés par Aujeszky via des prélèvements sanguins juste après l’abattage par les chasseurs. « Cela nous donnerait une idée du risque… »
Sylvie C. Staniszewski
s.chapron@jhm.fr