Télescope James Webb : des traces de vie autour d’une planète ?
Une cinquantaine de personnes dont une dizaine d’enfants ont assisté, vendredi 15 septembre, à la conférence sur le télescope spatial James Webb proposée par la Société d’astronomie de Haute-Marne et donnée par Alain Peultier à l’Observatoire de Valcourt.
« Le télescope James Webb, qui est le fruit d’une collaboration entre la Nasa, l’Agence spatiale européenne (ESA) et l’Agence spatiale canadienne (CSA), est l’observatoire spatial le plus complexe et le plus puissant jamais construit. Il représente un pas de géant dans notre quête pour comprendre l’Univers et nos origines », a d’emblée énoncé Alain Peultier. Ce qui caractérise cet observatoire spatial est surtout le fait qu’il utilise le rayonnement infrarouge émis par les objets célestes qu’il étudie. Cette technologie lui permet de mieux voir au travers des nuages de gaz et de poussières abondants dans le cosmos. Son grand miroir primaire de 6,50 mètres de diamètre lui confère une acuité extraordinaire grâce à laquelle, en remontant dans le temps à plus de 13 milliards d’années, soit quelques centaines de millions d’années après le Big Bang, il peut observer les toutes premières étoiles et galaxies telles qu’elles étaient à cette époque.
« Affiner notre compréhension de l’Univers »
Ses puissants instruments scientifiques permettent de déterminer la composition chimique des éléments analysés comme par exemple l’atmosphère des exoplanètes pour y chercher des traces de signatures biologiques. « Après une première année de fonctionnement et son lancement du 21 décembre 2021, il a permis d’affiner notre compréhension de l’Univers à son début, en particulier l’apparition des premières galaxies beaucoup plus tôt qu’on ne l’imaginait », a indiqué Alain Peultier. Il aide à mieux comprendre le fonctionnement des étoiles, de leur naissance jusqu’à leur mort, ainsi que la formation des systèmes planétaires autour d’elles. Dernièrement, la Nasa et l’ESA ont annoncé que le télescope James Webb a détecté autour de l’exoplanète K2-18b des molécules contenant du carbone, comme le méthane et le dioxyde de carbone. Des preuves provisoires d’un signe de vie sur une planète lointaine. Prudents, les chercheurs ont toutefois souligné que la détection sur la planète située à 120 années-lumière n’est “pas robuste”, et que davantage de données sont nécessaires pour confirmer sa présence et celle notamment d’un océan d’eau liquide. Une autre molécule appelée sulfure de diméthyle y a également été découverte. « Celle-ci n’est produite sur Terre que par la vie, les phytoplanctons le plus généralement. Ce serait un signe de vie mais c’est à confirmer », a conclu Alain Peultier. A l’issue de la conférence, les volontaires ont pu observer le ciel et s’initier à l’astrophotographie.
De notre correspondant Adrien Jeanson