Télémédecine : une solution pour secourir le système de santé ?

La Préfecture de Région, l’Agence régionale de santé, la Région Grand Est et l’Assurance Maladie du Grand Est ont établi une feuille de route télémédecine pour la période 2021-2023. Afin d’éclairer les tenants et les aboutissants de cette démarche partenariale, l’opérateur Pulsy et l’Association des maires de Haute-Marne ont organisé une session d’information à Nogent mardi 17 janvier au centre culturel Robert-Henry.

La mise en œuvre opérationnelle de la feuille de route a été confiée à un opérateur unique, Pulsy, afin d’accompagner chaque projet de télémédecine de sa conception à sa mise en œuvre et au suivi des usages, en intégrant l’organisation et le financement des équipements. Carte et chiffres à l’appui, avec 114 médecins généralistes (dont 41 ont plus de 60 ans) soit 6,6 médecins pour 10 000 habitants (inférieur à la moyenne nationale) le manque de médecins généralistes et spécialistes caractérise hélas le département.

La télémédecine n’est pas là pour remplacer les médecins mais vise bien à compléter l’offre existante pour permettre d’améliorer l’accès aux soins, tel était le principal message à faire passer lors de cette présentation. Face à la diminution du nombre de professionnels de santé, au vieillissement de la population et au développement de maladies chroniques, la télémédecine ne demande plus qu’à se déployer.

Pour le docteur Renaud, membre de la communauté professionnelle Territoriale de Santé (CPTS) Centre Haute-Marne, aucun doute pour elle : « Mieux vaut être acteur, j’ai lancé beaucoup d’infirmière dans cette démarche, elles ne le regrettent pas aujourd’hui » explique une des participantes à cette rencontre convaincue par l’usage de la télémédecine. « Les actes sont rémunérés, formalisés et encadrés et non plus faits simplement pour dépanner ».

Une roue de secours adaptable

En fonction des besoins du territoire et des structures présentes, un Ehpad, une pharmacie, un cabinet d’imagerie médicale ou bien encore des collectivités territoriales peuvent mettre à disposition des locaux et des créneaux horaires adaptés à l’usage de la télémédecine. Grâce à l’utilisation d’une mallette nomade financée par la feuille de route contenant un ordinateur pour la visio, un stéthoscope et un otoscope connectés ainsi qu’un chariot sédentaire sur roulette, la télémédecine offre la possibilité de réaliser cinq actes. Un patient seul ou accompagné d’un professionnel de santé peut être mis en relation à distance avec un médecin, il s’agit de la téléconsultation.

La télémédecine permet également d’assurer un service de téléexpertise entre médecins qui ont besoin d’échanger leurs avis mais aussi de télésurveillance où le patient recueille lui-même ses propres données transmises ensuite à un professionnel de santé pour une prise en charge adaptée. Quant à la téléassistance, elle offre la possibilité de réaliser un acte technique avec l’aide d’un confrère. Un service de régulation médicale entre le 15 et un médecin complète l’offre.

Certes la télémédecine n’arrêtera pas pour l’heure la pénurie de médecins mais permet de répondre à des besoins concrets immédiatement en matière d’amélioration à l’accès aux soins. Actuellement, 37 porteurs de projets de télémédecine sont connus sur le département. De nombreuses zones blanches subsistent…

Avis aux nouveaux porteurs de projets qui peuvent contacter Thomas Samson, pour plus de renseignements, au 06.11.62.78.83.