SylHeM : une vie au service de l’art
SylHeM, contraction de Sylvie Hellebout-Meilley, de son nom complet, est passionnée d’art depuis l’enfance.
Alors qu’elle n’a que 8 ans, sa grand-mère lui achète des grands cahiers à dessin, dans lesquels elle commence par dessiner sa poupée. « C’était la seule qui pouvait rester assise pendant des heures sans bouger », se souvient-elle avec amusement. Après nombre de coups de crayon, et surtout de gomme, notamment pour réussir à respecter les proportions des deux yeux, le rendu final a médusé sa famille. « Ce n’était pas qu’un simple dessin d’enfant. Ils étaient surpris de la fidélité de la reproduction », se rappelle SylHeM. À cet instant, la petite fille qu’elle était comprend que ses coups de crayon la suivront pour le restant de sa vie. « Cela m’avait paru magique de réussir à reproduire un objet sur du papier », explique-t-elle. Pendant l’adolescence, ses amis la sollicitent notamment pour des agrandissements de pochettes de disques. Eux, lui fournissaient le papier et elle redessinait la couverture des albums sur des posters.
Professeure des écoles de carrière…
À l’âge de 17 ans, SylHeM intègre l’école des beaux-arts de Valenciennes, où elle fait la rencontre de son mari, professeur d’arts plastiques. Ayant obtenu un poste en Haute-Marne, SylHeM a décidé de le suivre. Elle aussi envisage de devenir professeure d’arts plastiques, mais se rabat finalement sur le concours à l’école normale, ses expériences en tant qu’animatrice avec les enfants l’ayant motivée à faire ce choix. Mais ce qui l’a également poussée à devenir professeure des écoles, c’est le contact permanent avec ses élèves qu’elle peut accompagner tous les jours, plutôt qu’une heure par semaine, si elle avait décidé de choisir d’enseigner les arts plastiques. Ainsi, pendant 30 ans, Sylvie Hellebout-Meilley fait le choix d’amener l’art quotidiennement dans toutes les disciplines qu’elle enseigne. Tous les ans, ses élèves présentent une pièce qu’ils répétaient et préparaient ensemble tout au long de l’année scolaire. « J’espère les avoir aidés à ancrer l’art dans leur vie et à développer un esprit critique », raconte-t-elle.
… mais peintre de cœur
Après avoir poussé la grille de l’école pour la dernière fois, Sylvie Hellebout-Meilley a troqué ses craies contre des pinceaux, laissant désormais SylHeM prendre le contrôle de sa vie. C’est un commissaire d’exposition à la Maison Laurentine d’Aubepierre-sur-Aube, Pierre Bongiovanni, qui lui a permis de remettre le pied à l’étrier. Ce dernier lui a proposé de préparer une exposition à Châteauvillain. L’occasion pour elle de reprendre son activité artistique, pour son plus grand plaisir. Même si son premier dessin fut celui de sa poupée, sa source d’inspiration principale est aujourd’hui la nature, et pas seulement haut-marnaise. « Dans mon esprit, je suis toujours en train de peindre. Lorsque je regarde un paysage, je suis en train de composer. Mais l’enjeu n’est pas de peindre la réalité, il faut donner vie à la peinture, qu’elle soit aussi intéressante que le paysage, et que l’on puisse regarder une toile comme un objet d’art », explique-t-elle. À côté de son atelier à Leffonds, SylHem accueille les visiteurs de fin avril à fin octobre dans une petite salle d’exposition. La peintre expose également actuellement ses œuvres dans le hall de la banque CIC de Langres, jusqu’au 10 février, où est exposée une rétrospective de ses tableaux de 2022 à maintenant, avec des peintures à l’huile et à l’acrylique.
Clément Michelot