Sur-présence de nitrates dans l’eau : Laurent Aubertot fait le pari que « la pluie de l’été les aura chassés »
La sur-présence de nitrates dans l’eau du robinet est un problème récurrent dans la communauté de communes Auberive Vingeanne Montsaugeonnais. Son président Laurent Aubertot est bien placé pour le savoir : il est maire d’une commune en partie concernée. E
« Villehaut pompe 1 500 m3, ses 22 âmes en boivent 100 ». C’est dans ce seul hameau de la commune de Aprey que le taux de nitrates est élevé, précise son maire Laurent Aubertot, également président de la communauté de communes Auberive Vingeanne Montsaugeonnais (CCAVM). « On est entre 45 et 56mg/l ». Or, 50mg/l, c’est le seuil réglementaire autorisé et il arrive régulièrement que Villehaut bascule dans le rouge, alors que « le bourg est épargné ». Le premier contre-feu est ouvert en amont, c’est « le préventif » qui revient à « travailler avec les agriculteurs pour qu’ils utilisent le moins de nitrates possible ». À entendre Laurent Aubertot, la profession reçoit le message cinq sur cinq. « Ici, elle fait de l’agriculture raisonnée ». Second contre-feu ouvert en aval : « le curatif » : Aprey étudie la possibilité d’acquérir un osmoseur, qui servirait de filtre, comme un adoucisseur d’eau chez soi. Sans s’emballer, non plus.
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Éviter un raccordement à 500 000 €
« Cette année, la pluie a lavé tous les nitrates donc attendons les mesures de l’an prochain. Je crois qu’on constatera dès le printemps qu’elle a abaissé leur taux ». Le maire parie que l’été 2021 globalement pourri aura au moins eu cette vertu, sauf, et le scénario lui semble peu probable, à ce qu’ « deux ans soit nécessaire ». En revanche, si cette pollution se confirmait, et « concernait l’eau bue, en enjambant le seuil des 60mg/l, on distribuerait des bouteilles ». Contrairement à ses homologues de Cohons (voir ci-dessous) et de Vaillant, « Villehaut (donc Aprey) n’est par bonheur pas mis en demeure d’intervenir ». Mais Laurent Aubertot « espère » que l’étude du bénéfice d’un osmoseur, doublé, s’il le faut, d’une distribution d’eau en bouteille, démontre que cette pollution très circonscrite est jugulable. Sachant qu’ « elle ne change rien à l’utilisation de l’eau pour la lessive, la toilette, les sanitaires. Or, l’eau qu’on boit, c’est peanuts sur sa consommation totale. Ce serait ballot d’engager 500 000 € pour se raccorder au syndicat mixte de production d’eau potable (SMIPEP) ». La sur-présence de nitrates dans l’eau du robinet est un problème qu’à l’échelle de la CCVAM, « on a bien en tête ». Preuve en est avec les paiements pour services environnementaux -ces PSE consistent en effet à rémunérer les agriculteurs qui protègent l’environnement.
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr