Sur la ligne de départ – L’édito de Christophe Bonnefoy

Ils sont douze sur la ligne de départ. Une ligne de départ à géométrie très variable, soit dit en passant. Autant dire que tous ne partent pas avec les mêmes chances, même si les candidats à la présidentielle sont sur le papier égaux face au choix des électeurs. Un candidat, un bulletin. C’est simple.
Douze, donc. Dont le dernier, arrivé au pas de course sur la piste avec ses fameux 500 parrainages : Philippe Poutou, pour le Nouveau parti anticapitaliste, sera de la partie.

Pour le reste, on assistera dans les semaines qui viennent, à une campagne à plusieurs vitesses. Et pour cause. La situation ukrainienne est venue chambouler la compétition à venir. Emmanuel Macron a de facto annoncé la couleur : la guerre impose qu’il ne quitte pas illico ses habits de Président et ne soit candidat qu’à temps partiel, d’une certaine manière. Et même ses concurrents auront bien du mal à aborder les sujets attendus par les électeurs : le pouvoir d’achat par exemple. Difficile d’attaquer de front le bilan du chef de l’État, quand la hausse vertigineuse des prix sur les derniers jours est directement liée au conflit qu’a engagé la Russie.

Si, en plus, on doit prendre en compte la décomposition de la gauche traditionnelle, les ratés chez Les Républicains ou encore la rivalité qu’on pourrait appeler fratricide, entre Eric Zemmour et Marine Le Pen, on se dit que décidément, il ne va pas être évident pour les Français de rentrer dans une campagne biaisée à tout point de vue et pour le moins tourmentée.