Sur des braises – L’édito de Christophe Bonnefoy
On pourrait se réjouir d’un bouleversement des grands équilibres mondiaux, s’ils aidaient à consolider la paix, à faire de notre planète un paradis écologique et à pouvoir nourrir, sans mauvais jeu de mots, les espoirs de tous les peuples, du Nord au Sud.
Ça n’en prend pas le chemin. Les fameux équilibres sont bien en train d’évoluer. Mais pas dans le bon sens. Disons plutôt que la carte du monde voit éclore ou s’auto-alimenter des foyers d’instabilité de plus en plus nombreux, quand on ne parle pas, d’ailleurs, d’effondrement pur et simple de sociétés d’une extrême fragilité.
L’odieuse attaque du Hamas aura une première conséquence assez prévisible. La réponse de l’Etat hébreu sera dévastatrice, sans pitié, sans concession. C’est en tout cas le plus probable, à écouter les propos de Benjamin Netanyahu. Difficile ici d’envisager, et pour cause, une quelconque négociation, même si en coulisses et dans le reste du monde les échanges diplomatiques sont sûrement intenses.
En filigrane, on en revient aux fameux équilibres et chacun se positionne sur le sujet, par principe – de paix souvent – ou par intérêt. Comment ne pas se positionner d’ailleurs, quand pour le coup la réplique naissante déborde de Gaza, cible annoncée. Ce jeudi, des frappes israéliennes ont mis hors service les aéroports syriens d’Alep et de Damas. De nombreux ressortissants étrangers ont en outre été tués par le Hamas. Dont treize Français ; 17 sont portés disparus.
On n’en est plus à l’étincelle qui pourrait rallumer un incendie. Mais à un incendie qu’on ne sait plus, décennie après décennie, comment éteindre. Avec un risque certain d’extension.
Emmanuel Macron a ainsi, ce jeudi, à la fois reconnu le droit d’Israël à se défendre, mais aussi appelé à une forme de retenue. Equilibre ténu, mais nécessairement à trouver si l’on veut éviter un embrasement qui semble pourtant déjà amorcé.
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