Suez prend la gestion de l’eau dans l’agglomération
Le conseil communautaire du 24 mai a validé Suez comme prestataire pour la délégation du service public concernant la production et la gestion de l’eau potable. En 2023, 54 communes sur les 60 de l’agglomération dépendront de cette entreprise.
Le choix du nouveau délégataire de service public pour la production et la distribution de l’eau a été annoncé lors du dernier conseil communautaire, qui s’est déroulé ce mardi 24 mai. Au 1er juillet, ce sera Suez qui succédera à d’autres opérateurs comme Veolia. Un choix effectué simplement en fonction du prix, comme l’expliquait, quelques jours avant la séance, le maire de Saint-Dizier Quentin Brière : « Les deux candidats Suez et Veolia étaient très proches niveau prestations, mais c’est le prix qui a primé. Suez est 8 centimes moins cher au mètre cube concernant la part variable. » Pas d’emballement pour autant pour le consommateur, il va falloir homogénéiser le prix de l’eau dans l’Agglomération, le prix final de la ressource ne sera connu que le 16 juin.
Cette nouvelle organisation découle de l’Etat, qui a transféré la compétence eau potable aux communautés d’agglomération au 1er janvier 2020, avec la loi NOTRe. A Saint-Dizier, Der et Blaise, il fallait donc s’aligner. Une chance ou une contrainte de plus pour l’Agglomération, le maire n’a pas voulu s’exprimer en ces mots : « Je dirai plutôt qu’il faut en faire une chance pour le territoire, c’est vital. Gérer l’eau permet de mieux la préserver et de gérer son approvisionnement. Il s’agit aussi de solidarité envers les communes, car on sait que certaines éprouvent des difficultés avec cette ressource. »
La gestion de l’eau aurait pu se faire en régie, mais l’Agglomération a préféré se montrer prudente. « Monter une régie en deux ans, on en était incapable, nous avons donc fait appel à des professionnels via une Délégation de service public (DSP) », assure Jean-Yves Marin, vice-président en charge du cycle de l’eau. A noter que la DSP concerne uniquement le circuit de la production à la distribution, ainsi que l’entretien basique du réseau. Le renouvellement des réseaux reste à la charge de l’Agglomération sous forme de régie, tout comme l’assainissement car « ce ne sont pas les mêmes enjeux », affirme le vice-président.
Intégration progressive
L’intégration de 54 communes se fera progressivement. Au 1er juillet 2022, les 33 communes en régie rejoindront le nouvel opérateur, ainsi que sept localités dont les DSP arrivent à échéance au 30 juin. Ensuite, quatorze communes s’ajouteront à la DSP en fonction de la fin de leur contrat actuel, jusqu’au 1er novembre 2030. « Ca coûtait trop cher de renégocier les contrats », précise Quentin Brière. L’Agglomération comptant 60 communes, quatre localités resteront rattachées à leur syndicat de l’eau pour des raisons « pratiques », Chevillon et Eurville-Bienville attendront, car l’échéance de leurs contrats s’avère « lointaine ».
Suez s’engage à investir 3 millions d’euros sur les années de la DSP et à « aller dans les endroits ruraux. Nous avons aussi exigé qu’ils visitent toutes les installations dès la première année. Quarante communes sont concernées », souligne le président de l’Agglomération. Cette dernière va également financer des investissements à hauteur de 40 millions d’euros, de 2022 à 2033.
Marie-Hélène Degaugue
Un écart de 1 à 4 pour le prix de l’eau
Le prix de l’eau sera définitif le 16 juin, jour où les élus de l’Agglomération voteront le montant de la part Agglomération. Etant donné que la DSP va homogénéiser le tarif et que l’écart est « de 1 à 4 » dans les 54 communes concernées, selon le maire, les localités qui seront perdantes vont apprécier.
Pour rappel, concernant la distribution, le prix de l’eau est calculé selon trois critères. Il y a la part fixe (abonnement de 37 €/an) et la part variable (la consommation à 0,604 € le m3), encaissées par Suez. S’ajoute à cela la part Agglomération, sorte de taxe qui permet de financer les investissements eau, qui sera donc déterminée le 16 juin. « Une simulation nous donne 0,50 € le m3, mais cela peut être moins ou plus », prévient Jean-Yves Marin.