Substantielles… – L’édito de Christophe Bonnefoy
Substantielles. Voilà comment étaient qualifiées ce mardi en fin de journée les négociations entre Russes et Ukrainiens, qui se tenaient en Turquie. Ce qui veut, en fait, tout dire et rien à la fois. On aurait pu entendre « on avance » ou « on est sur la bonne voie », qu’on n’en saurait pas vraiment plus.
Seules réalités : les attaques de l’armée russe continuent à tuer. Des civils, qui n’ont rien demandé à personne. Et la seconde, qui pourrait être un peu plus porteuse d’espoir : on sent, sinon le début du commencement d’un retrait, en tout cas un recul, du pouvoir russe. L’armée de Poutine revoit sa stratégie. Et semble desserrer un tant soit peu l’étau. Le vice-ministre de la Défense, Alexandre Fomine, a ainsi annoncé que Moscou allait « réduire radicalement son activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv ».
Mieux : du côté des négociateurs, on évoque la possibilité, jusqu’alors totalement hypothétique, d’une rencontre entre les deux Présidents Poutine et Zelensky.
Pour autant, il ne faut pas se leurrer. Une guerre reste, c’est bien triste mais c’est pourtant l’expression consacrée parfois, un grand « jeu » de stratégie pour certains belligérants. Et on l’a vu, depuis le début des hostilités, Vladimir Poutine n’a cessé de souffler le chaud et le froid – surtout le glacial d’ailleurs -. L’espoir ne peut ainsi être porté par de simples comptes rendus de négociations. Ce ne sont que des mots. C’est lorsque les canons se seront totalement tus qu’on saura, enfin, qui était sincère, qui ne l’était pas.