« Stupéfait »
Le mouvement de grève des greffiers est largement suivi en ce 3 juillet, mais l’examen d’un dossier peut toutefois être assuré. L’affaire renvoie à des renseignements adressés aux gendarmes par voie électronique en décembre 2022 : condamné en janvier 2022 à 20 mois de prison dont dix assortis d’un sursis probatoire, placé sous surveillance électronique, Alexandre Merel continuerait, à Langres, de s’adonner à la vente de cocaïne et de résine de cannabis. Le domicile du mis en cause est placé sous surveillance. Les enquêteurs notent des « allées et venues ». Les écoutes n’apportent aucun élément probant. Le 11 mai 2022, les gendarmes se déploient avenue Turenne dans le cadre d’une perquisition. Une opération fructueuse. D’une valeur marchande 15 000 euros, 176 grammes de cocaïne et 102 grammes de résine de cannabis sont découverts, « sous un évier », « dans un sac de croquettes pour chien ». La somme de 1 840 euros en numéraire est également saisie.
Coup monté ?
Accablant ? En aucun cas aux yeux du prévenu. « Je vis un cauchemar, tout a été trouvé dans un sac de croquettes mais je n’ai même pas de chien », clama le prévenu, placé en détention provisoire. Le Langrois se montra plus précis. « Je ne vends plus rien depuis 2022, je n’ai jamais travaillé comme ça, j’ai toujours eu une nourrisse, je ne gardais pas de grandes quantités chez moi », détailla le trentenaire avant d’évoquer avoir été piégé. « J’ai un défaut, je couche avec des femmes… » Alors, une vengeance, un complot ? La jalousie peut mener à tout, certes, on imagine pourtant difficilement un homme trompé perdre un stock de stupéfiants d’une valeur de 15 000 euros pour se venger.
Prison ferme
« Monsieur a été stupéfait par la découverte de ces stupéfiants, monsieur a été surveillé, ses voisins ont été interrogés, des personnes se rendant chez lui également, aucun élément probant n’est ressorti de ces investigations », martela Me Lalloz avant de s’étonner d’avoir découvert à la lecture de la procédure que les gendarmes étaient en possession d’un double de clé de l’appartement de son client.
Déclaré coupable de détention de stupéfiants, Alexandre Merel a, dans la droite lignée des réquisitions de madame le procureur Pelletier, été condamné à 15 mois de prison ferme – avec maintien en détention – et 4 000 euros d’amende. Le condamné dispose d’un délai de dix jours pour interjeter appel de la décision.
T. Bo.
