Stratégies personnelles – L’édito de Christophe Bonnefoy
Eteindra-t-on le grand incendie amazonien avec du vin français ? Exprimée de cette façon, la question apparaît totalement saugrenue, et pourtant elle pourrait résumer à elle seule un G7 qui se sera finalement plus nourri d’intérêts individuels que d’une réelle volonté de regarder vers un avenir commun.
Les flammes de l’enfer sud-américain auraient dû – malheureusement pourrait-on dire – offrir aux grandes puissances l’ocd’intentioncasion de s’engager ensemble pour une même cause. C’est tout l’inverse qui s’est produit, si on lit entre les lignes des déclarations . Aux taxations des Gafa portées par Emmanuel Macron, Donald Trump a répondu par la menace d’une autre taxation : celle du vin français. Il ne s’est pas non plus gêné pour titiller le Président français sur l’Iran. Ou pour afficher avec le Britannique Boris Johnson une complicité qui aura sans doute eu l’heur de fortement déplaire à des Européens lassés des atermoiements liés au Brexit.
Chacun y va en fait de sa stratégie personnelle. Pour défendre les intérêts de son propre pays, bien sûr, mais aussi pour assurer son propre avenir. Trump est déjà en campagne aux Etats-Unis.
Quant à Emmanuel Macron, c’est encore sur le plan international que son image est la moins abîmée. En se posant comme défenseur des grandes causes, il sait qu’il regagnera en popularité. Tout simplement parce que s’il n’est pas suivi par nos partenaires, il avancera un argument imparable : « J’ai au moins essayé… L’échec, c’est la faute des autres ».
Ce G7 aura-t-il au bout du compte été utile ? Difficile de le dire aussi tôt. Il est néanmoins à craindre qu’il ait surtout servi à alimenter les dissensions, voire à en faire naître de nouvelles.