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Strass et stress – L’édito de Christophe Bonnefoy

Peut-on s’autoriser à être – un tantinet – léger par les temps qui courent ? On peut. En tout cas, c’est sûr, le concours de l’Eurovision fera briller les yeux de près de 200 millions de télespectateurs, samedi prochain. Divertissement à nul autre pareil pour les uns, scène musicale la plus kitsch du monde pour les autres, il n’en reste pas moins que le programme plaît. Qui n’a pas, un jour ou l’autre en famille, tracé son petit tableau sur une feuille blanche, avant de se lancer dans des pronostics à peine orientés, selon sa nationalité… ? France… one point.
Notre représentant, Bilal Hassani, personnage haut en couleur s’il en est et qui a fait l’objet d’une violente campagne de haine homophobe sur le Net, finira premier. Ou dernier. Qui sait… Les bookmakers voient rarement juste en l’occurrence. Ce côté extravagant accompagné d’un message de tolérance – le concours suscite, aussi, l’engouement des communautés gay depuis quelques années – saura charmer ou à l’inverse continuera à alimenter la machine à dénigrer. Suspense, suspense…
Mais au-delà du côté superficiel de l’événement, l’Eurovision est aujourd’hui devenue le support d’enjeux qui ne sont pas que commerciaux, musicalement parlant. On se souvient de l’édition précédente, qui s’était tenue à Kiev en pleines tensions entre la Russie et l’Ukraine. Cette année à Tel-Aviv, c’est le conflit israélo-palestinien qui s’invite dans les débats, au point de provoquer des appels au boycott, notamment d’artistes comme le chanteur Peter Gabriel ou le cinéaste Ken Loach.
En attendant, la France n’a toujours pas gagné le concours depuis la victoire de Marie Myriam. C’était avec “L’Oiseau et l’enfant”. En 1977. Une éternité.

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