Stop ou encore ? – L’édito de Christophe Bonnefoy
Qui a eu la chance d’accompagner son gentil papa à un match de football dans les années 80 – au hasard – ne peut que se souvenir de ces samedis soir de fête, à admirer ses idoles, à s’enflammer pour son équipe préférée.
Qui voit aujourd’hui dans les tribunes un autre paternel désireux de partager sa passion avec sa progéniture, se dit que les temps ont bien changé. Si les enceintes sportives ne sont pas, encore et heureusement, des arènes où l’on prendrait tous les risques sans être sûr d’en ressortir indemne, il faut bien avouer que la convivialité en leur sein est parfois devenue toute relative. Souvent à cause de quelques imbéciles.
Un seul abruti suffit d’ailleurs pour gâcher la fête, à côté de 41 999 autres fans, enjoués, virulents, mais respectueux. A Bordeaux par exemple, vendredi soir ? Oui. Mais pas seulement. Ce samedi soir aussi, à Ajaccio ? Les supporters marseillais ont dû être cantonnés à une fan-zone, après des incidents la veille.
Alors on continue, ou on brûle le mal à la racine ? Voilà des mois, voire des années, que l’on s’offusque de l’attitude de certains dans les stades de football. Que l’on joue les vierges effarouchées après chaque incident, particulièrement au niveau des instances sportives ou politiques, sans que rien ne change. Que les cris de singe continuent à émerger des gradins. Que les fumigènes passent comme par magie les portiques de surveillance. Que la possibilité est implicitement offerte – la preuve à Bordeaux – à un ou plusieurs excité(s) de venir bousculer ou frapper un joueur dont la tête ne lui revient pas. Prochaine étape, un mort sur la pelouse ? On ne pourra pas dire qu’on ne connaissait pas le potentiel risque…