Sprint final pour la Biennale
Plus de 12 000 personnes rassemblées à l’occasion de la semaine inaugurale, 18 000 visiteurs comptabilisés cet été, la Biennale du Design graphique de Chaumont a bel et bien rencontré un véritable succès populaire. Programmé les 13 et 14 octobre, le week-end de clôture répondra aux attentes d’un large public.
La réalité des chiffres, tout simplement. Ouverte le 22 mai, la Biennale du Design graphique a attiré plus de 30 000 visiteurs. Un succès populaire en phase avec la politique mise en place par Jean-Michel Géridan et ses collaborateurs. Un succès assuré, sans même le soutien du Rassemblement National, à l’échelle départementale, c’est dire, un bilan flatteur, incontestable, à mille lieues d’une image élitiste longtemps, trop longtemps, entretenue par des esprits critiques. Un “ Procès d’intention ”, nom malicieusement donné à une exposition consacrée à diverses formes d’écriture expérimentales et dissonantes. « L’accusation d’élitisme est l’une des attaques les plus récurrentes mais aussi des plus hypocrites qu’il soit à l’endroit de la culture ». Vous maîtrisez les règles multiples et complexes règles du rugby ? Vous maîtriserez les bases du design graphique. Même dans un canapé, le Signe n’en manque pas, on peut même y boire une mousse du pays. Si le Signe attire des professionnels du monde entier, cet espace voit défiler des visiteurs aux multiples profils. Visites commentées et ateliers destinés à petits et grands ont rencontré un véritable succès ces derniers mois. La gratuité, une volonté, un signe, permet à l’ensemble des publics de s’immiscer dans l’univers du design graphique.
Une figure du rap américain à l’affiche
L’inauguration de cette Biennale, marquée par la 30e édition du Concours international d’affiches, avait été fêtée dans la bonne humeur. Sa clôture sera célébrée comme il se doit. Une mise en jambes était nécessaire afin d’aborder, affûté, le sprint final, le week-end des 13 et 14 octobre. Et quelle mise en jambes ! Graphisme et musique sont étroitement liés, la récente exposition consacrée aux affiches et pochettes de disques Reggae des années 1980 et 1990 signées Frédéric Voisin en témoigne. Alors, direction Kingston ? Point de reggae, du rap, du hip-hop, alternatif, direction New York. Le rendez-vous “Signal Sonore” programmé, au Signe, le 12 octobre, de 18 h à 23 h, prend la dimension de véritable événement. Figure du collectif new-yorkais “Antipop Consortium”, groupe de notoriété mondiale, le rappeur, musicien et producteur M. Sayyid fera étape à Chaumont. Après avoir couru les scènes du monde entier, cette icône du hip-hop a posé ses valises à Paris. Si M. Sayyid demeure un rappeur, pur et doux, l’artiste a choisi d’apporter une bonne dose d’électro et de musique expérimentale dans ses créations.
Bref, Chaumont aura l’infime honneur d’accueillir un des grands noms du rap américain des années 2000. Vous trouvez qu’il ne se passe rien à Chaumont ? Vous souffrez de l’inflation ? Coupez Facebook et Netflix, filez au Signe, c’est gratuit.
Professionnels et camarades
La suite ? « Visites, expositions, rencontres et expositions feront scintiller le Mont-Chauve ». Excusez du peu ! Quatre expositions seront à découvrir ou redécouvrir les vendredi 13 et samedi 14 octobre. La première, relative à la 30e édition du Concours d’international d’affiches, présente le meilleur des 1 700 affiches en lice cette année. Des affiches venues du monde entier.
La deuxième exposition, baptisée “Parade”, met à l’honneur des femmes, des graphistes de bonne plume. La troisième renvoie au premier paragraphe, à un “Procès d’intention”. « Une esthétique programmée ». Une réponse aux mauvaises intentions. La quatrième, présentée dans le hall d’accueil du Signe, est relative à la deuxième édition du “Prix unique du livre”, une initiative saluée de Franckfort à Tokyo.
Soirée électro à la salle des fêtes
Vendredi 13 octobre, des professionnels du monde entier feront leur cinéma, à L’Affiche, un cinéma, de 10 h à 18 h, dans le cadre d’une journée d’études et de conférences ponctuées par la diffusion d’un film consacré à la 30e édition du Concours international d’affiches.
Dans le même temps, en off, les retraités de la CGT, la retraite, on arrive encore à en profiter, vivant, convieront camarades comme opposants à découvrir, à la Maison des Carmélites, l’exposition “Inventons le présent” mettant en valeur le travail d’artistes aux mains d’or, Gérard Paris-Clavel et autres membres du collectif “Ne pas plier”, des artistes décidés à ne rien lâcher.
La soirée se poursuivra en musique, à la salle des fêtes, à l’occasion d’une bouillante soirée électro. Binary Digit, Ceephax Acid Crew et RONI seront aux platines. Ça va remuer sur le dancefloor. Le parquet de la salle des fêtes en a vu d’autres.
Sur et derrière les murs
Comment s’en remettre ? En s’installant, confortablement, en mode eau et idées claires, samedi 14 octobre, relax, au Nouveau Relax, à 11 h ou 16 h, afin de deviner ombres et objets, les ombres des objets, aussi, dans le cadre d’une performance attendue, œuvre de Juliette Nier.
Et puis… Le design graphisme, c’est pour tout le monde, sur et derrière les murs, même pour les taulards. Clotilde Evide a jeté un regard entre les barreaux en compagnie de détenus de la Maison d’arrêt de Chaumont. La restitution de ces travaux, libérateurs, sera présentée le samedi 14 octobre, à 11 h, au Signe. Il fera bon prendre s’évader, prendre ses jambes à son cou, à Chaumont, au fil d’une cérémonie de clôture ouverte à toutes et tous. Quitte à se répéter, c’est pour tout le monde. C’est gratuit. Et si riche.
T. Bo.