Sous-préfet et « fière d’être Langroise »
Devenue officiellement le sous-préfet de l’arrondissement de Langres le 8 mai dernier, Emmanuelle Juan-Keunebroeke est donc aussi une nouvelle habitante. Qui se sent notablement bien dans la cité des remparts.
« J’ai mes habitudes en ville ». C’est rue Diderot que la feuille de route de la citoyenne Emmanuelle Juan-Keunebroek s’écrit pour faire les courses. La viande, elle la prend chez le boucher. Certes, le risque que la légendaire file d’attente la pousse à y aller de bonne heure. Le Petit écolo est une autre étape rituelle -en lui trouvant des « débarbouillettes » (petits gants de toilette) pour ses enfants, l’adresse l’a confortée dans sa fidélité. Qu’elle manifeste encore à la librairie L’Antre de livres, où elle « a fait de belles découvertes » et, si elle y entre avec un plan de vol, c’est ici qu’elle commande les livres absents sur le tarmac. La pause fait partie intégrante du circuit favori d’Emmanuelle Juan-Keunebroek : cap sur La Brûlerie, surtout aux beaux jours, pour un café frappé en terrasse. « On a des commerces de proximité très dynamiques » au point qu’ici, « on peut vivre en autarcie ». Voilà un des ingrédients de « la qualité de vie » à Langres, où « l’on peut tout faire à pied », en tractant à la main la remorque pour toujours emmener ses enfants.
« Le brouillard donne une impression d’apesanteur, on flotte… »
« Je ne me sens pas cernée par les remparts ». Au contraire, Emmanuelle Juan-Keunebroeke a le sentiment qu’ils forment « une vraie rampe de respiration ». L’horizon profond qu’on y contemple, en surplomb -« à côté de la chapelle de l’hôpital, spécialement »- lui fait « prendre de la hauteur », et « se vider la tête », avec le boost d’ « un vrai vent » qui, s’il l’étourdit elle aussi quand il souffle par grosses bouffées -« des vraies ! »- lui inspire « l’idée de s’évader ». Sur ces remparts, dont elle fait régulièrement le tour -parfois en joggeuse, elle « s’y remet »- elle croise les visages de familiers des lieux et ça lui va bien. Oui, sur cette boucle bienheureusement piétonne, le vent saisit. « Quand on a su que j’allais à Langres, on m’a parlé du climat… ». Et… on s’est empressé de lui offrir plusieurs Damart. Certes, « il y a l’humidité », mais comment le climat du plateau gênerait une Franc-Comtoise ? Le brouillard qui empêche au jour de se déplier ? « Il donne une impression d’apesanteur, on flotte… ». La place Diderot emmaillotée, Emmanuelle Juan-Keunebroek en a des clichés « très beaux », et c’est tant mieux, elle est « sensible » à la photographie.
« J’ai mesuré la ferveur des bénévoles »
« Ma journée la plus émouvante à Langres a été celle du dépôt de gerbe le 08 mai 2021 ». Emmanuelle Juan-Keunebroek entre en fonction, tous les élus sont présents. Dans un autre registre, donner le départ du rallye Terres de Langres l’a marquée. « J’ai mesuré la ferveur des bénévoles. À Langres, il y a une dynamique associative malgré la crise sanitaire. On se bat, on s’adapte ». À l’exemple des spectacles mis sur pied sur les remparts, en extérieur. Mais dans ce tableau d’un quotidien de rêve, y a-t-il une pièce manquante ? Oui, sans vouloir froisser personne. « Je regrette que le marché n’ait pas lieu le samedi matin ».
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr
Rendez-vous patrimonial en 2022
« Je suis fan de la rue du Chapitre ». Emmanuelle Juan-Keunebroek a visité le four, ouvert pour la première fois au public aux journées du patrimoine. « À mon avis, il y a là un potentiel inégalé ». De son côté, elle avait tenu à ouvrir les portes de la sous-préfecture, où elle accueillait elle-même les habitants. « C’était important pour moi. Je recommence en 2022 ». Le public lui en a en outre appris beaucoup sur le parc de sa résidence.