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Soulaucourt-sur-Mouzon : La Mothe dévoilera un pan d’histoire aux Imaginales d’Epinal

La forteresse de La Mothe était une place forte lorraine de première importance aux confins du royaume de France, durant le guerre de Trente ans. (image DR wikimedia commons)

Histoire. L’Association pour la Mothe, qui fait revivre le souvenir de cette forteresse dans l’Est de la Haute-Marne, présentera un fort intéressant pan d’Histoire aux Imaginales d’Epinal.

Lors de la 21e édition des Imaginales d’Epinal, qui aura lieu du jeudi 19 au dimanche 22 mai, le Comité d’Histoire régional propose de découvrir le “curieux cabinet”. Y seront présentés des objets mystérieux, sélectionnés par les associations membres du Comité, et représentatifs de leur activité.

L’Association pour la Mothe a choisi de présenter un éclat de bombe incendiaire, lancé par les armées françaises sur la ville en 1634, durant la guerre de Trente ans.

Le premier siège de la Mothe débuta le 8 mars et s’acheva le 27 juillet 1634. Y participait avec le titre “commissaire général des feux et artifices de l’artillerie de France” un anglais au service du roi de France, du nom de Francis Malthus.

« Les premières bombes qui ont paru en France »

Malthus nous a laissé un intéressant ouvrage, “Pratique de la guerre”, dans lequel il affirme que « c’est au siège de la Mothe (qu’il a) tiré les premières bombes qui ont paru en France, et en grande quantité ».

Il explique tout d’abord comment aménager une batterie de mortiers. Elles devaient être suffisamment proche des positions adverses mais en décalage avec les axes de progression des tranchées amies en cas de chute ou d’explosion prématurée d’une bombe, et devant les canons amis pour éviter les mises à feu accidentelles dues aux projections d’étincelles liées au tir de ces canons. Il explique ensuite comment fabriquer ces bombes et procéder à leur mise à feu.

Ces bombes étaient creuses et remplies d’un mélange explosif à base de poudre. Une fusée, généralement de bois (une cheville percée d’un canal rempli de poudre), était introduite dans la lumière – l’œil – et allumée à la main au moment du tir. Il s’agissait donc d’un système à deux feux (l’allumage de la bombe, puis du mortier), qui permettait un retard dans l’explosion de la bombe, soit en l’air au-dessus des adversaires, soit au sol après avoir éventuellement traversé une toiture.

Des projectiles de 300 livres

Nicolas Du Boys de Riocour, qui figurait parmi les assiégés, nous a laissé dans sa “Relation des Sièges” cette description : « les bombes étaient de fer et deux ou trois cent livres de pesanteur, et sortant du mortier avec un coup sourd, elles se guindaient assez lentement vers le ciel plus de deux cents piques sur la ville, et puis, d’une chute précipitée, se faisant connaître par un tournoiement en l’air et quelques bluettes de feu qui sortaient de la mèche attachée à leur lumière, elles allaient si rudement fondre sur la ville, que de leur pesanteur elles enfonçaient les couvertures les plus solides, écrasaient les planchers ; et, quand la composition dont elles étaient remplies venant à prendre feu, leur ventre ne s’était pas crevé, que les éclats d’un côté et la force d’un air de l’autre découvraient les maisons, fracassaient tous les bois et ébranlaient de telle furie les pignons et les gouttières, que l’effet d’une seule bombe a produit la ruine de plusieurs grands logis ».

Certains « croyant s’éloigner d’un tel coup trouvaient que le lieu même de leur fuite était la chute de la bombe, qui tantôt étouffait la personne par la puanteur de son soufre, ou par l’épaisseur d’une fumée toute empestée ; tantôt, par l’action d’un feu fort subtil, après avoir mis en morceaux et en cendres l’habit, le chapeau, la chemise et les souliers, attachait ses flammes au corps des personnes qu’elle rencontrait, leur étant avec leurs habits toute figure d’homme, et imprimant toujours sur quelque partie de leur corps les caractères ineffaçables de ses flammes ».

Ces bombes terribles étaient lancées par des mortiers de calibre 12 pouces (325 mm), leur taille devant être, selon Francis Malthus, « du calibre de onze pouces et demi, et seront d’un pouce et trois lignes d’épaisseur, et chacune aura deux anses près de sa lumière, et ces anses seront un peu fortes ; la lumière sera d’un pouce et deux lignes de diamètre ».

De notre correspondante Sylvie Roussel

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