Soulagés, pas rassurés – l’édito de Patrice Chabanet
Jusqu’au bout l’inquiétude aura balisé le chemin périlleux amenant à une première libération des otages. Finalement, tout s’est bien passé et même au-delà : aux treize Israéliens libérés se sont ajoutés dix Thaïlandais et un Philippin. Chapeau bas aux négociateurs qui ont su nouer un improbable dialogue entre adversaires résolus à ne pas céder.
e plus dur reste à faire. Comment résorber l’énorme masse d’otages ? Il faudra sans doute des semaines pour y parvenir. Or plus le temps passe, plus le risque d’incidents s’accroît. Joe Biden se veut confiant et verrait bien dans la trêve actuelle une passerelle vers une négociation de fond pour mettre fin à un conflit qui dure véritablement depuis 1948.
Si on élargit la focale, un pays comme l’Iran continue à souffler sur la braise comme pour maintenir un front de tension au nord d’Israël par Hezbollah interposé. Mais Téhéran se garde bien en même temps de provoquer un déchaînement de violences : les Etats-Unis et Israël ont de quoi détruire toutes ses installations nucléaires.
Il convient de souligner aussi que des grandes puissances comme la Russie et la Chine appellent à l’apaisement. Objectivement, elles rejoignent les Etats-Unis, la France et l’Allemagne dans un camp de la paix revisité. Parviendront-ils pour autant à rassurer les belligérants ? Le niveau de haine et du désir de vengeance est élevé. Il est relativement facile de dessiner un plan de paix. Rétablir la confiance paraît hors de portée. Mieux vaut en être conscient si on veut éviter les pentes glissantes des illusions.