Souffle retenu pour “On dirait qu’elle danse”
Anguérande et Perseline Perriaux, de la compagnie Grimoire et Chandelles ont ému le public de Mai’Scènes, lundi 16 mai.
Que peut-il bien se passer dans la tête d’une petite fille qui, un soir, après une colère, ouvre la fenêtre et saute dans le vide ? Maïssa Bey, l’auteure de “On dirait qu’elle danse”, se glisse dans la peau de cette fillette et trouve les mots justes pour tenter de dire les peurs, les rêves, la douloureuse lucidité de ces enfants passés de l’autre côté de l’enfance. « Non, je ne veux pas grandir. Je ne veux plus avoir peur. Parce que tout au bout de l’enfance, il y a le monde. Le monde des adultes. De ceux qui ont peur. Peur pour nous. Peur pour eux. Peur de tout… »
Anguérande et Perseline Perriaux ont choisi de faire vivre les interrogations de cette petite fille à deux voix, tantôt en les unissant sur le même texte, tantôt en les désunissant. Les deux sœurs ont conjugué leurs arts (le théâtre et la danse) dans une première création particulièrement réussie. Perseline en a assuré la mise en scène et Anguérande la chorégraphie. Les passages musicaux ont été confiés à Joris Gombert. Frédéric Toussaint a magnifié avec une juste mise en lumière la danseuse et son double.
En prêtant leurs voix et leurs présences scéniques à ce texte magnifique et poignant, les deux comédiennes ont bouleversé la centaine de spectateurs présents ce lundi soir. « Ça me touche énormément, car ça passe dans le corps et le corps ça ne ment pas ! », confie une spectatrice émue. Une autre tout aussi troublée commente : « Un spectacle émouvant, poétique, qui questionne notre rôle de parents. Sommes-nous toujours à la hauteur quand les surprises de la vie nous rattrapent ? »
De notre correspondante Pascale Rigaut