Sophrologie : « La respiration, c’est la vie ! »
Le centre de formation Y School a proposé dernièrement un atelier de sophrologie avec Mary Royer-Lamy, pour apprendre la gestion de ses émotions et du stress au travail. Cette séance de groupe a vite affiché complet.
Le monde du travail actuel est trop souvent marqué par des burnout. Ce syndrome d’épuisement professionnel se traduit par un abattement physique, émotionnel ou mental en lien avec un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes.
C’est pourquoi, le centre de formation Y School a organisé un atelier avec la sophrologue Mary Royer-Lamy. « Apprendre à gérer son stress au travail est très important dans le monde d’aujourd’hui », souligne cette dernière.
Avant de commencer les exercices, la sophrologue fait un peu d’histoire pour recontextualiser cette méthode de relaxation. « Elle fut créée en 1960 pour la gestion des peurs et des angoisses. On peut aussi travailler sur des moments de vie importants, comme un deuil ou un divorce. »
Gestion d’une crise d’angoisse en sophrologie
La sophrologie montre le lien entre le corps et le mental. « Notre corps réagit beaucoup quand nous vivons des émotions fortes. Il envoie des signaux », poursuit-elle.
En effet, lors du tour de table des participants, beaucoup on soit des boules au ventre, de la tension, un sommeil perturbé, des palpitations ou bien des maux de tête.
« Le point culminant est la crise d’angoisse. Parfois violente, elle montre que le corps dit stop et demande du repos », ajoute Mary Royer-Lamy.
« D’ailleurs, quand une personne fait une crise de ce type, on doit lui dire d’inspirer et d’expirer tranquillement. On peut aussi mettre nos pouces sur les yeux pour qu’ils soient bien fermés et si possible lui faire lever les jambes pour faire remonter le sang », détaille-t-elle.
D’après la neuroscience, une émotion reste dans le corps 90 secondes. « Après, c’est le mental qui entretien le sentiment de colère par exemple », explique la sophrologue.
« La sophrologie permet d’avoir un sas de relâchement car on prône l’instant présent, c’est le seul moment qui compte. »
Le monde professionnel a beaucoup évolué et dans certains cas, la quête des bons chiffres dépasse le côté humain d’une profession. « La question de la qualité de vie au travail a été abordé au Etats-Unis en 1970. La France a commencé à se poser des questions en 2000. Comme quoi, nous sommes très en retard. »
Pour Mary Royer-Lamy, cette question est primordiale aujourd’hui car il faut trouver le juste milieu entre la vie privée et la vie professionnelle. « Le burnout fait partie du quotidien. Il est manifesté par une dévalorisation et marque profondément l’être humain. La sophrologie permet d’avoir un sas de relâchement car on prône l’instant présent, c’est le seul moment qui compte. Le passé c’est le passé, et le futur n’existe pas encore. »
La sophrologue fait le constat que la société actuelle parle de plus en plus de ses émotions. « La confiance et l’estime sont importants pour soi mais aussi pour les autres. Nous ne sommes pas là pour juger les gens ou être jugés par eux. »
Pour la professionnelle, la sophrologie demande beaucoup d’entraînement, notamment pour la respiration. Les exercices de relaxation proposés par Mary Royer-Lamy permettent d’être dans un état sophro-liminal, c’est-à-dire l’étape avant de dormir ou de conscience modifiée.
Inspirer par le ventre
Le premier volet consiste à être debout, mettre la main droite sur le ventre et d’inspirer profondément par le nez pour expirer par la bouche trois fois de suite pour les femmes, et quatre fois pour les hommes afin que le cerveau comprenne ce qu’il se passe et se repose. « Les hommes ont parfois du mal à lâcher prise. C’est pour cela qu’ils ont besoin de plus de respiration. La respiration c’est la vie ! Il est important de bien respirer par le ventre et pas avec le haut du corps. »
Pourquoi faire cet exercice-là en particulier ? « Quand on fait face à une émotion forte, peu importe laquelle, on fait de l’apnée pendant une microseconde. C’est pourquoi il est important de travailler sa respiration », détaille Mary Royer-Lamy.
Le second volet est très pratique avant une réunion importante, car elle permet de se concentrer sur l’essentiel. Assis, les mains sur les jambes, les yeux fermés, la personne doit imaginer qu’un objet se rapproche d’elle. Il faut ensuite le détailler sous toutes les coutures et bien respirer. « Parfois, des pensées dîtes parasitaires peuvent venir “perturber” ce travail. Du coup il faut de l’entrainement », insiste la sophrologue.
Mary Royer-Lamy, précise qu’en sophrologie, « on travaille sur la conscience alors qu’en hypnose c’est sur l’inconscient. C’est important de faire la distinction. »
Caroline M.Dermy