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Sophie Fettig, la fée qui tombe à pic

D’un naturel discret, Sophie valorise la mémoire des défunts. (Photo D.R.)

Travaillant à l’Esat du Bois l’Abbesse, Sophie Fettig a lancé son auto-entreprise cette année. Dans les cimetières, la Bragarde prend soin des défunts en nettoyant, embellissant et valorisant leur dernière demeure. Comme une vocation.

Face à la mort, il y a d’abord la difficulté d’accepter – parfois jamais – la perte de l’un des siens. Et puis, il y a l’après, le lien une fois que le proche est incinéré ou enterré. C’est là que Sophie Fettig entre en jeu.

Il y a quelques semaines, la Bragarde a lancé son auto-entreprise de nettoyage de sépultures. Une activité secondaire qu’elle couple avec l’Esat du Bois l’Abbesse, où elle œuvre depuis une dizaine d’années. « Elle a toujours eu une attirance pour ce domaine », observe Valentia Fettig, sa compagne venue la soutenir dans l’exercice de l’interview. Cette dernière cite en exemple le fait de régulièrement « bénir les corps », ou pour l’anecdote que le film d’animation « Coco » est son favori.

Accompagnement

Au départ une idée, c’est finalement la perte d’un membre de la famille, fin 2023, qui convaincra Sophie de définitivement se lancer. « C’est important de prendre soins des personnes disparues et c’est une solution pour les familles qui sont à distance ou qui ont trop de tristesse pour se rendre par elles-mêmes au cimetière », analyse-t-elle. Après deux essais concluants avec des sépultures familiales, « La Fée des Anges » voit le jour. Pourquoi ce nom ? « Avec Sophie, tout est carré, nickel. C’est la fée du logis. Et nos défunts, ce sont des anges, des étoiles », justifie Valentia. L’intéressée valide avec le sourire la description de sa partenaire.

Les missions de Sophie sont relativement variées. Du nettoyage sur du béton, du marbre, la sépulture comme les plaques, au désherbage, en passant par l’achat de fleurs pour embellir l’espace, sans oublier le rechampissage (mission de travail sur les gravures de la pierre tombale)… Le tout, avec des produits naturels. « Pour le moment, c’est beaucoup au cimetière de La Noue », constate la protagoniste qui officie jusqu’à 30 km à la ronde de Saint-Dizier. Si les missions basiques peuvent durer deux heures, il lui est déjà arrivé de nettoyer « 37 plaques, de 9 h 30 à 16 h ».

Partage

Mais en dehors du travail manuel, la Bragarde apprécie cette proximité avec les défunts. « Lorsque j’arrive au cimetière, je dis « bonjour », je me présente, j’explique pourquoi je viens, même si je sais très bien que je n’aurais pas de réponse. Et quand j’ai terminé, je dis « au revoir », « à bientôt ». C’est une forme de respect envers eux tout simplement ». Cela va même plus loin : « Parfois, quand elle n’a pas d’autre choix que de monter sur la sépulture pour une mission, elle leur dit « pardon » », complète sa compagne.

A terme, Sophie aimerait faire de cette activité son travail principal. En attendant, elle projette de se rendre au Mexique pour célébrer Le Día de los Muertos, le jour des morts, dans une célébration bien différente de celle que l’on connaît lors de la Toussaint.

Louis Vanthournout

l.vanthournout@jhm.fr

Page Facebook : La Fée des Anges 52

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