Sommevoire a son propre Paradis
Comme chaque été à Sommevoire, les Compagnons de Saint-Pierre ouvrent les portes du Paradis, toutes les fins de semaines.
Il peut paraître étrange d’appeler un bâtiment le Paradis. Cependant, c’est ce que les Compagnons de Saint-Pierre ont fait, pour l’ancienne grange située au 26, rue du Docteur-Bochot, à Sommevoire. Mais l’idée ne vient pas d’eux et elle a toute une histoire.
Dans la seconde moitié du XIXe siècle, Antoine Durenne, propriétaire de la fonderie de Sommevoire, va collaborer avec des artistes célèbres comme Albert Carrier-Belleuse, Auguste Bartholdi, Hector Guimard, Pierre-Louis Rouillard. Ils vont marier l’art et l’industrie prenant ainsi une place importante dans la fonte d’art française. Mais pour créer une statue en fonte, il faut au préalable créer un moule.
Et pour créer un moule, il faut un modèle. Ce dernier généralement en plâtre était réalisé par un sculpteur. Tous ces modèles conservés par l’usine afin de reproduire la pièce autant de fois que nécessaire, étaient stockés dans un hangar. Le nombre important de modèles de statues religieuses donnait un air un peu mystique à ce local. Les ouvriers n’y entraient jamais sans se découvrir et l’avaient surnommé “le Paradis”.
Quand Sommevoire fait vivre la métallurgie artistique
A la fin des années 80, l’usine, devenue GHM décide de se défaire de ses modèles qui prennent de la place dans son hangar en très mauvais état. Les Compagnons de Saint-Pierre, association créée en 1976 pour la sauvegarde du patrimoine afin d’éviter la destruction de l’église Saint-Pierre (Sommevoire ayant deux églises) interviennent alors. Durant deux ans, les modèles vont être transportés dans des bâtiments communaux. C’est ce fond de modèles que les visiteurs peuvent découvrir lors d’une visite insolite. Un membre de l’association prendra le temps de leur dévoiler l’histoire incroyable de la métallurgie artistique, encore en activité à Sommevoire.
Les Compagnons de Saint-Pierre ouvrent les portes du “Paradis”, jusqu’au 1er octobre, les samedis et dimanches, de 14 h 30 à 18 h 30 ou sur rendez-vous les autres jours (uniquement à partir de cinq personnes).
Trois animations sont également au programme : jeudi 13 juillet (après le feu d’artifice), avec un concert des Taille crayons ; 14 août, à 20 h 30, par un exposé de Roger Sicret et observations à l’œil nu du ciel, de la lune et des étoiles, à 21 h 15, les vivants, les morts pis les zôtres, un concert avec Jean-Pierre Fauré et François Barisaux ; 30 septembre, à 20 h 30, un exposé de Jean-François Lemaire, “Les arts du feu”, à 21 h 15, concert avec l’harmonie Ragtime de Sommevoire.