Solidarité sans frontières – l’édito de Patrice Chabanet
Décidément la nature ne nous épargnera rien cette année. Après les incendies et les inondations hors normes, c’est la terre qui s’affole. Cette fois-ci, l’addition est payée par le Maroc, dans la région de Marrakech : au moins 1 000 morts, sachant que de nombreux corps se trouvent encore sous les décombres. A chaque nouveau séisme revient la même question : comment les prévoir ? Les spécialistes restent sceptiques. La rupture des plaques tectoniques est prévisible dans l’absolu, mais il est impossible de savoir exactement et même approximativement quand. Demain, dans un mois, dans une décennie ?
La seule parade est la construction de bâtiments parasismiques. Ils encaissent les secousses sans s’effondrer. Le Japon est un modèle du genre. Des séismes de magnitude élevée ne provoque pas des milliers de morts comme dans d’autres pays. Autre facteur décisif : le niveau de corruption. Malgré des normes contraignantes, elle peut entraîner le pire : béton de mauvaise qualité, ferraillage insuffisant, par exemple. On l’a vu en Algérie et en Turquie. Une affaire de spécialistes qui échappe totalement au contrôle des habitants.
Le drame que vit le Maroc démontre une nouvelle fois l’esprit de solidarité. Entre les pays et au sein même des populations frappées par la catastrophe. Les dons affluent. Mais l’effet loupe des projecteurs de l’actualité ne doit pas nous tromper. Il ne s’agit pas seulement de panser les plaies mais de reconstruire, en évitant les erreurs ou les errements du passé. Les zones sismiques ne disent jamais leur dernier mot.