« Solidarité : deux poids, deux mesures »
Ancien conseiller municipal, figure connue du tissu associatif local, Yalcin Simsek a sollicité notre rédaction pour réagir à l’« élan de solidarité qui est en train de se faire envers le peuple ukrainien ».
« Avant toute chose, pour qu’il n’y ait pas de malentendu, je soutiens aussi les Ukrainiens. Ma réaction est plutôt sur la forme de l’acte que le contenu », précise l’intéressé, qui estime que « la solidarité en cours donne plutôt l’image d’une solidarité de deux poids deux mesures ».
« Il y a quelque temps, les réfugiés syriens, afghans, palestiniens, et j’en passe, sont venus se réfugier en France ; les réactions politiques étaient plutôt du rejet que de l’accueil (…). Les réfugiés sont aujourd’hui les objets de campagne pendant la présidentielle. Pendant leur arrivée, aucune solidarité n’était en affiche, ni aucun article en ce sens. Il y avait plutôt une politique de haine en action. Cette réaction actuellement en cours, n’est pas un bon signe pour le vivre ensemble. Elle créée plutôt une atmosphère de haine et de rejet. »
Pour Yalcin Simsek, « nous sommes tous humains et nous avons des enfants. Et puisque nous n’avons pas les moyens d’arrêter les guerres, il n’est pas logique de créer des séparations entre les Français. […] Je pense qu’il faut une solidarité plutôt générale que basée sur un seul peuple ou un stéréotype de personne. Il faut être uni face à la guerre et à l’oppression des hommes, femmes et enfants. Ne pas créer de sentiments de haines de rejets. »
« Ce qu’il se passe en France et en Europe est tout simplement honteux vis-à-vis des réfugiés. Aucun d’entre-eux n’ont demandé cette guerre, je parle d’un point de vue global. Il faut créer une instance générale pour accueillir les réfugiés, et se soutenir face aux inégalités, même en ce moment. Arrêtons cette mascarade sur les réfugiés et agissons en toute égalité et solidarité.[…] »