Société malade – L’édito de Christophe Bonnefoy
Situation tendue versus ambiance explosive. Et phrase choc de 2005 versus phrase tout aussi choc en 2023.
La mort du jeune Thomas, à la sortie d’un bal dans la Drôme, devient un peu plus chaque jour le triste marqueur d’une société malade, et de son mal-être, et de sa violence. Le drame en lui-même est révoltant, bien sûr. L’exploitation qui en est faite, elle, ne nous mène pas vraiment sur la voie d’un apaisement. Pour preuve, cette ultradroite chauffée à blanc et qui rêve d’en découdre. On sait pertinemment avec qui.
Comme on dit communément, et même si le meurtre d’un garçon de 16 ans qui n’avait rien demandé à personne a de quoi exacerber les colères, c’est désormais à l’enquête, puis à la justice de retracer un scénario, et de sanctionner.
Politiquement, chacun y va de son interprétation et, pour certains, d’un certain manque de responsabilités. L’huile sur le feu n’a jamais aidé à éteindre les incendies.
Malheureusement, Olivier Véran a, d’une certaine manière ce lundi, montré que la lutte contre cette maladie de la violence ne s’accommode pas de simples phrases. Les fameuses phrases choc. On se souvient de Nicolas Sarkozy, qui voulait nettoyer une cité au Karcher et la débarrasser des délinquants. C’était en 2005. Le porte-parole du gouvernement, en visite à Crépol a, lui, trouvé une autre variante : « Vous n’en pouvez plus de ces bandes violentes, nous non plus ». Allusion voulue ou maladroite ? Jusqu’à preuve du contraire, l’ancien président de la République n’a jamais vraiment réussi à trouver la prise pour son nettoyeur haute pression. L’ancien ministre de la Santé – le gouvernement en filigrane – n’a sans doute pas non plus LA solution miracle. Et ça ouvre des boulevards. Là aussi, on sait à qui.
c.bonnefoy@jhm.fr