Six heures de Fuji : un podium voire mieux pour Charles Milesi ?
Le début de saison a été compliqué, les (folles) 24 Heures du Mans ont redonné du baume au cœur et les 6 Heures de Monza ont enfin ramené un podium : tel est le bilan de l’écurie Alpine, en catégorie LMP2, notamment pour l’Oreca N°36. Cette voiture, que pilote le natif haut-marnais Charles Milesi, aborde les 6 Heures de Fuji, dimanche matin, le couteau entre les dents.
Le tracé japonais, dessiné au pied du Mont Fuji, est tout l’inverse du rapide circuit de Monza : d’une piste où la vitesse de pointe est la clé, Charles Milesi devra, avec ses équipiers Julien Canal et Mathieu Vaxivière, en dompter une qui nécessite de l’adhérence, de par sa technicité.
« Le circuit de Fuji comporte une longue ligne droite, mais ce n’est pas là où on gagne du temps » analyse le Haut-Marnais d’origine. « Pour nous défaire de la concurrence, il va falloir prendre des risques. »
Ce sera d’autant plus nécessaire au sein d’un plateau LMP2 toujours aussi relevé : onze autos se disputent en ayant des rythmes de course très similaires.
Le championnat du monde d’endurance (WEC) passera de la chaleur étouffante de la Lombardie au climat humide et instable au pied du volcan Fuji. C’est en cela que Charles Milesi, tout comme les autres équipages LMP2, devront se méfier, la première séance d’essais libres s’étant disputée sous la pluie.
« Des conditions changeantes »
« Il y aura des conditions changeantes à Fuji. C’est ce qui rendra les choses bien différentes de Monza » relate t-il.
En plus des conditions pouvant être piégeuses, l’écart entre les LMP2 pourrait être un peu plus important. Le trafic, avec les autres catégories, sera aussi un aspect à prendre en compte : en plus des Hypercar, les voitures reines bien plus rapides, il faudra aussi se défaire des GTE. Aux 6 Heures de Portimao, ces dernières avaient plus de couple que les P2, rendant très difficile les dépassements.
Mais Alpine peut compter sur un bon trio sur la N°36, la N°35 étant un peu plus en retrait. Charles Milesi avait reçu le trophée du meilleur pilote sur un double-relais à Monza, contribuant ainsi à la 2e place finale.
« On peut garder cette dynamique, car maintenant on sait qu’on peut jouer devant » déclare le natif de Chaumont. « On ne devra surtout pas faire d’erreurs, mais le podium est jouable. Voire mieux si tout se passe bien. » Il reste à connaître le verdict des qualifications, ce samedi.
Bastien Dauby
Hugues de Chaunac : « On a plus que travaillé avec Charles »
Avant les 6 Heures de Fuji, l’écurie Alpine a exécuté, sur le circuit Paul-Ricard (Var), le déverminage de l’A424, la voiture qui viendra se mêler aux autres constructeurs de la catégorie Hypercar, l’année prochaine. Elle reposera sur un châssis français, signé Oreca.
Hugues de Chaunac, le patron du fournisseur de châssis, était présent sur une des journées de test, à laquelle a pris part Charles Milesi. « Au tout départ, c’est Philippe Sinault, le patron de l’écurie, qui a choisi les pilotes, et Charles en a fait partie. Le trio de pilotes nous a permis de d’avoir nos premiers retours sur la voiture. »
Ceux-ci étaient d’ores et déjà bons. « Avec Charles et les autres pilotes (Mathieu Vaxivière et Nicolas Lapierre), on a plus que travaillé : on a commencé à construire un grand projet. La base
est bonne et les pilotes nous ont donné une bonne indication. Il reste encore du boulot, mais les pilotes nous ont rassurés ! »