S’initier à la biodiversité à Montier
Une initiation à la biodiversité était organisée par la Ligue de protection des oiseaux (LPO) aux Rives dervoises, près de Montier-en-Der.
Les participants ont ainsi pu apprécier les richesses et la diversité que recèle la nature.
Julien Rougé, guide de la LPO, avait donné rendez-vous aux passionnés de nature pour une visite sur le terrain. Une vingtaine de participants, venus de trois des quatre villages de Rives dervoises, ont répondu à l’invitation.
Le lieu choisi, central sur la commune nouvelle, regroupe une diversité de paysages, traversant des biotopes différents, faits de prairies humides et pâturées ou cultivées, de bosquets et de boisements dans un environnement favorable.
Au départ, le guide a redéfini l’objectif de la “trame verte et bleue”, un projet dont la phase actuelle est d’identifier les enjeux pour aider la commune à mieux protéger son environnement et en faisant un diagnostic de la biodiversité communale avant la mise en place d’actions qui pourront intervenir dès la réponse imminente à la candidature déposée par le village.
Des oiseaux, des papillons et des criquets
Chemin faisant, Julien Rougé a évoqué la présence de la pie-grièche à tête rousse. Une dizaine de couples seulement vivent dans la région, dont un couple, parti en migration depuis mai, qui a établi sa résidence d’été ici.
Quel oiseau est donc posé sur ce poteau ? Chacun donne son avis, on observe et identifie. Des vanneaux huppés attendent le feu vert pour décoller. La matinée est encore trop fraîche et la nature attend que l’atmosphère se réchauffe pour se réveiller. Un héron cendré surveille de loin le groupe d’observateurs. Puis, une pie-grièche écorcheur, cousine de l’autre, fait une apparition. Des papillons sont observés : ici une hespérie qui pond sur une potentille rampante, là un cuivré des marais orange et bleu, très bien protégé, s’envole.
Puis, un criquet ensanglanté, au fémur rouge, barre le chemin, là encore un criquet des roseaux qui stridule en se frottant les pattes. La potentille ansérine ou rampante, mets favori des oies sauvages, est identifiée.
Malgré toutes les espèces rencontrées, l’animateur confie que les oiseaux des espèces agricoles ont perdu en 30 ans un tiers de leurs effectifs, corrélativement à la disparition des insectes. La trame verte pour les terres, et bleue pour les milieux aquatiques, étudie la dynamique des territoires, les corridors écologiques qui permettent aux espèces de se déplacer pour se nourrir, se reproduire, utilisant les haies, les bosquets ou les mares pour se mettre à l’abri des prédateurs et ainsi assurer leur survie.
Quand le projet sera accepté, des réunions d’information, conférences et des chantiers participatifs pour la plantation des haies seront mis en place.
De notre correspondant Philippe Pierson