Avec 3 simulateurs de conduite, la Mission locale veut lever les freins à la mobilité
EMPLOI. Face aux problèmes de mobilité des jeunes qu’elle accompagne, la Mission locale vient de s’équiper de trois simulateurs de conduite. Sans concurrencer les auto-écoles, ces équipements permettent surtout de lever certaines appréhensions.
« Sur les 1 400 jeunes que nous avons accompagnés l’année dernière, plus de la moitié n’ont pas le permis de conduire et 30 % vivent en zone très rurale, loin des transports en commun. » Difficile dans ces conditions, de se rendre tous les matins sur son lieu de stage, en formation, ou à un entretien d’embauche. Pour tenter de lever ce frein au retour à l’emploi, Catherine Masiuk, directrice de la Mission locale de Saint-Dizier a décidé d’acquérir trois simulateurs de conduite, via un partenariat entre l’Union nationale des Missions locales et l’Agence nationale de la Cohésion des territoires.
« Avec les simulateurs, on peut réduire les appréhensions, dédramatiser la conduite et rendre plus ludique son apprentissage. »
« On travaille depuis longtemps déjà sur la mobilité de nos jeunes, notamment avec la plateforme Wimoov. L’idée, c’était d’enrichir notre offre de service dans ce domaine », ajoute Catherine Masiuk. « Mais en aucun cas, il s’agit de concurrencer les auto-écoles. Ici, nous ne donnons pas de cours. Il s’agit de mettre en confiance des personnes qui ont peur de conduire. Avec les simulateurs de conduite, on peut réduire les appréhensions, dédramatiser la conduite et rendre plus ludique son apprentissage. »
Deux pédales, un volant et un écran pour les simulateurs de conduite
En effet, en s’installant aux commandes d’un des simulateurs de conduite, on pourrait se croire dans un jeu vidéo. Et ce n’est pas le logo dessiné sur le volant qui nous fera penser le contraire… Pourtant, les choses sérieuses commencent rapidement. Une fois lancé, le simulateur met directement la personne au volant d’une petite citadine. Devant elle, deux pédales – il s’agit d’une boîte automatique – un volant et l’écran avec un décor très réaliste. Il n’y a plus qu’à accélérer et à suivre les instructions : tourner à droite, tourner à gauche, contrôler que personne n’arrive d’un côté ou de l’autre, vérifier les angles morts…
Un compte personnel pour suivre sa progression
« Au bout d’un certain niveau, il y a même les piétons qui traversent, les feux tricolores et les panneaux de signalisation », souligne Thifaine Lepoix, l’une des deux conseillères en insertion référentes des simulateurs, avec Margaux Kleszyk. « Chaque jeune crée son compte sur le logiciel et peut ainsi venir quand il veut, en autonomie, et son conseiller y a accès pour voir sa progression et le conseiller », insiste cette dernière.
Travailler quatre grandes compétences
Le simulateur permet ainsi de travailler quatre grandes compétences : maîtriser son véhicule (pas évident au début tant le volant est sensible au moindre mouvement…), appréhender la route, circuler en conditions difficiles et conduire en sécurité. Testés depuis plusieurs mois par d’autres Missions locales, les simulateurs de conduite ont prouvé leur utilité. Afin de les présenter aux jeunes Bragards, la Mission locale de Saint-Dizier organise deux réunions d’information dans ses locaux de la rue Godard-Jeanson, ce mardi 26 juillet et le mardi 9 août, à 10 h.
P.-J. P.