Le sifflement pacifique du serpent
Une soixantaine de personnes se sont retrouvées fin juillet à la médiathèque Arland, pour écouter Johannes Marchand, de l’association SOS Serpents 52 et mieux découvrir ces animaux plus utiles que dangereux.
Ce passionné explique de manière très structurée et claire, images à l’appui, les serpents, leur physiologie, leur organisation, leur mode de vie à travers le monde jusque dans nos contrées. «Les serpents ne sont pas dangereux et agressifs. Ils ne mordent que s’ils se sentent agressés. La plupart du temps, ils nous évitent. Ils se rétractent facilement et il est assez difficile d’en croiser. En réalité, pour eux, le monstre c’est nous, car nous sommes imposants à leurs yeux», annonce l’intervenant.
Les serpents sont victimes d’une légende noire : «Par exemple, leur langue pointue qui entre et sort alternativement, est un capteur complexe et n’indique en rien qu’ils se préparent à nous mordre.» Bien entendu, il existe dans le monde des espèces venimeuses et potentiellement mortelles. Elles restent rares. «En Haute-Marne, on trouve des couleuvres, impressionnantes mais pas dangereuses, y compris celle qu’on nomme la vipérine, et des vipères, certes venimeuses mais pas mortelles», poursuit ainsi Johannes Marchand. En cas de morsure vipérine, plutôt exceptionnelle, il faut aller aux urgences mais les risques sont très limités.
Le signe positif du caducée
Au gré de ces explications, l’odieux tentateur de la Bible prend des allures d’animal pacifique, utile à l’écosystème. Un animal qui devrait avoir «droit autant à la vie que les autres». L’intervenant agit avec d’autres passionnés membres de SOS Serpents 52, pour sensibiliser le public, aider à la formation des pompiers et prévenir contre les malveillances dont sont victimes ces animaux.
A l’instar des chauves-souris, autre animal particulier, qui suscite des réactions d’hostilité infondées, tuer un serpent lorsqu’on le croise, sous prétexte qu’il serait dangereux, ce qui est faux, n’est pas raisonnable.
Il vaut mieux le laisser en paix. Cet animal ne nous veut pas de mal : une des espèces, nommée du nom du Dieu grec de la médecine Esculape, n’orne-t-elle pas la devanture de nos pharmacies (c’est le fameux caducée) ?
Pour vaincre les dernières réticences, les spectateurs ont été invités, en fin de séance, à venir au contact d’un de ces serpents.