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Si cher blé… – L’édito de Christophe Bonnefoy

Et maintenant, à la baguette. Mais qu’on ne s’y méprenne pas, on n’est pas, là, en train de vous annoncer que désormais, les Français sont ou seront menés à la baguette. Même si certains, aujourd’hui, se complaisent à dégainer le mot dictature sans aucun scrupule, particulièrement sur les réseaux sociaux. Ils ont sans doute peu voyagé. Ne se sont jamais frottés au régime nord-coréen ou autres « paradis » supposés. Mais le virus est passé par là. Et le pass sanitaire. Et la très forte incitation à se faire vacciner… Entre autres. Ça énerve. Ça use.

Non, non… c’est bien de la si emblématique baguette de pain, dont on parle ici. Après l’électricité, le gaz, les carburants et bien d’autres produits, de première nécessité ou pas, la voilà qui subit, elle aussi, la loi du marché.
Ne haussez pas le ton face à votre boulanger. Il n’y est pour rien. Et même, il concentre à ses dépens en même temps qu’aux dépens du consommateur, et en un seul produit tout ce qui constitue la problématique du moment : un pouvoir d’achat mis à rude épreuve. Hausse du prix du blé (30 % en un an), hausse du prix de l’énergie, hausse du prix des emballages : la bonne vieille baguette pourrait nous coûter une dizaine de centimes plus cher qu’auparavant. Rien à voir avec un plein d’essence. Et pourtant révélateur de cette espèce de spirale qui devient infernale. De cette augmentation presque généralisée du prix des matières premières qui se négocient aujourd’hui à prix d’or. Quand elles ne deviennent pas tout bonnement indisponibles, dans le bâtiment par exemple. Avec, dans ce dernier cas, en plus de tarifs prohibitifs, des délais de livraison qu’on peut compter en semestres.

On connaît déjà le sujet de discussion, ce matin, avec le boulanger. Une demi-baguette pour aujourd’hui, ça suffira, s’il vous plaît…

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