Serpent de mer – L’édito de Patrice Chabanet
Coucou la revoilà ! La question des congés scolaires a été remontée à la surface par Emmanuel Macron lors de son déplacement à Marseille. Ce n’est pas une galéjade, mais la volonté exprimée de sortir de cette « grande hypocrisie française » qu’est l’organisation du temps scolaire. Ayant fait ce constat, le chef de l’Etat s’est bien gardé de poser des jalons précis. L’idée même qu’il faille réduire les congés d’été reste taboue pour les syndicats d’enseignants. Autant dire que toute négociation sur ce point bien précis risque d’achopper dès le début. Le serpent de mer est assuré d’une longue vie.
Or l’expérience de nos voisins montre qu’on peut faire autrement que nos découpages à la française. Une fois de plus, l’exemple allemand constitue un modèle, sinon à suivre, du moins à examiner : moins de vacances d’été et une semaine qui marie avec harmonie enseignement le matin et pratiques sportives l’après-midi.
L’ancien ministre de l’Education, Claude Allègre, voulait « dégraisser le mammouth ». Une provocation qui a laissé des traces durables. Changement de paradigme aujourd’hui : il s’agit moins de dégraisser que de donner davantage de souplesse à une organisation qui emploie plus d’un million de personnes. S’y côtoient ceux qui prônent la décentralisation, y compris pour le recrutement, et ceux qui défendent bec et ongles l’unité des méthodes quel que soit le lieu, gage de l’égalité des chances. Comment concilier les deux ? C’est le défi que veut relever Emmanuel Macron. Il semble y trouver un certain plaisir comme on le voit avec ses dialogues sans fioritures avec les Marseillais. Mais le plaisir risque d’être de courte durée.