Serge Brasseur de retour d’une mission au Liban
Le commandant Serge Brasseur est de retour après quinze jours de mission au Liban. Sous l’égide de l’Union européenne, il a formé des pompiers de Beyrouth aux risques technologiques.
L’Arabe est la langue officielle du Liban. Mais de nombreux habitants y parlent le Français. « Je ne parle pas anglais. Mais là-bas, j’ai rencontré de nombreuses personnes qui comprennent et parlent le Français. J’ai parfaitement pu me débrouiller », observe le commandant Serge Brasseur. Il est rentré de mission ce week-end, après deux semaines passées à Beyrouth. Chef du groupement des Services techniques du SDIS de Haute-Marne, il était volontaire pour effectuer cette mission qui devait initialement se faire en fin d’année dernière. « Avec le reconfinement, fin octobre, elle a été repoussée », observe le commandant Brasseur. Il est parti sur ses congés et avec l’accord de sa hiérarchie et de ses collègues, sous l’égide de l’Union européenne. « Depuis l’explosion du 4 août 2020, l’Europe a accentué la coopération avec le Liban », observe Serge Brasseur.
Le Liban confiné
La Covid fait des ravages au Liban, pays pour le moins désorganisé. « Leur monnaie, la livre libanaise, a été divisée par dix. Certains professionnels de santé n’ont pas été payés depuis trois mois. La principale préoccupation est d’assouvir les besoins élémentaires et notamment manger », rappelle Serge Brasseur. Il n’a pas vraiment eu l’occasion de faire du tourisme lors de son séjour. « J’étais en binôme avec le capitaine Hervé Riedinger, pompier professionnel venant de Strasbourg », indique-t-il. L’objectif de leur mission était de former les pompiers de l’une des trois casernes de Beyrouth aux risques technologiques (chimiques, radiologiques et biologiques).
« Il y a du matériel qui vient de plusieurs pays. Il y a notamment du matériel français. Mais les pompiers ne sont pas formés pour l’utiliser », reprend Serge Brasseur qui a eu du pain sur la planche avec son binôme au cours de son séjour.
De l’ordre et de la méthode
À leur arrivée, Serge Brasseur et Hervé Riedinger ont dû fixer les priorités une fois le constat établi. « Nous avons fait l’inventaire de leur matériel. Nous avons constitué des lots, dans des caisses, pour l’habillement. Par exemple, on trouve dans une caisse le nécessaire pour équiper deux pompiers qui partent pour une intervention chimique. Idem pour les risques radiologiques ou biologiques. » Ils ont aussi fait du tri dans le matériel. « Nous avons trié et mis les appareils avec les chargeurs, avec une mise en charge. Ils sont prêts à l’usage. » La mission a permis l’installation de l’ensemble de ces appareils de détection dans un véhicule dédié. « Ils peuvent aujourd’hui projeter un véhicule avec quatre personnes si nécessaire », complète le commandant Brasseur.
Des fiches opérationnelles (en Français et en Arabe) ont été réalisées avec un descriptif d’utilisation qui sera fort précieux pour les sapeurs Libanais. « Il y aurait de grands besoins en formation. Il n’y a pas d’école, ni de programmes spécifiques », regrette Serge Brasseur qui note tout de même un vrai professionnalisme chez les hommes rencontrés.
Épuisé mais ravi par cette mission, il souhaite dès lors y retourner. À titre personnel et pour une nouvelle mission – l’année prochaine si possible – dans la continuité de celle-ci.
Sylvie C. Staniszewski
Une satisfaction personnelle
Le commandant Brasseur a confié l’une de ses satisfactions suite à cette mission. « Cela dépasse le cadre des risques technologiques. Mais en fait, je me suis rendu compte que dans cette caserne, ils remplissaient les bouteilles d’air avec un compresseur qui n’était pas nettoyé et qui aspirait l’air dans un atelier mécanique où deux véhicules étaient en train de tourner… Avec mon appareil, j’ai testé cet air et je leur ai montré qu’il n’était pas bon. J’ai réussi à les convaincre : le compresseur a été démonté, nettoyé et ils ont créé une prise d’air à l’extérieur. C’est une petite victoire, car ils se seraient intoxiqués avec l’air de ces bouteilles. Je ne pouvais pas partir en sachant cela. »