Serena, le livre des records
Hier, Serena Williams, N°1 mondiale, a connu des hauts et des bas mais a remporté pour la troisième fois Roland-Garros. Elle a difficilement battu Lucie Safarova en trois manches (6-3, 6-7, 6-2) et empoche son vingtième Grand chelem.
Hier, dans un Central bien garni, la finale dames de Roland-Garros s’est jouée en plusieurs temps. Dès la fin de l’échauffement, Serena Williams, malade depuis plusieurs jours, retourne aux vestiaires. Premier rebondissement.
Serena Williams, N°1 mondiale, qui compte 19 Grands chelems, dont deux Roland- Garros, partait largement favorite malgré son état de santé préoccupant, son entraîneur, Patrick Mouratoglou ayant même annoncé qu’elle avait la grippe. Alternant le bon et le moins bon depuis le début de la quinzaine, avec déjà quatre sets abandonnés en route (Friedsam, Stephens, Azarenka, Bacsinszky), contre zéro à Lucie Safarova, l’Américaine domine en cadence la gauchère tchèque de 28 ans. Celle-ci a bien du mal à faire fi de la pression pour son premier grand rendez-vous. La finale semble pliée en une petite heure tant la différence de niveau de jeu est importante.
Safarova revient de nulle part
Safarova, menée 6-3 et 4-1, avec double break en poche pour la cadette des sœurs Williams, et 40-15, ne trouve aucune solution pour sa première grande finale. A ce moment-là, bien loin des simagrées observées contre la Suissesse Bacsinszky, l’Américaine semble plus en forme. Elle dicte sa loi, s’appuyant sur son service ravageur et ses frappes puissantes. A grands coups de “come on”, celle qui a remporté 66 tournois sur le circuit, et qui s’est déjà imposée ici deux fois, en 2002 contre sa sœur Venus et en 2013 contre Maria Sharapova, lève même les bras, sentant la victoire toute proche. Mais il ne faut jamais crier victoire trop vite…
Dans le jeu suivant, au moment de plier l’affaire, l’Américaine commence à dérailler. Elle com- met deux double-fautes qui offrent le jeu à Safarova (4-2). Bis repetita à 4-3, ce qui permet à l’outsider de cette finale de recoller (4-4). Le match devient complètement fou. En effet, à 5-5, l’Américaine hausse son niveau de jeu et sert pour le match. Mais la Tchèque est tenace et elle va encore le démontrer (6-6). Safarova breake à trois reprises en trois occasions dans la manche. Elle déplace beaucoup mieux la géante, qui semble tout à coup pataude sur la terre battue (25 fautes directes), réalise un tie-break de toute beauté, remporté 7-2, et revient de nulle part (7-6).
Six jeux de suite pour l’Américaine
La troisième manche redémarre très mal pour Williams qui ne met plus une balle dans le terrain et est rapidement menée (2-0). Mais Safarova est rattrapée par ses émotions en concédant le débreak sur une double-faute (2-2). Williams enchaîne au service puis elle parvient à prendre la mise en jeu de la Tchèque (4-2). Les jeux sont faits. Safarova n’arrive plus à déplacer Serena, qui peut remettre son jeu destructeur en place. Elle aligne un sixième jeu de suite (6-2). Serena peut avoir le sourire. La championne de 33 ans, qui a également le titre olympique en simple, vient, en plus de garnir son palmarès déjà exceptionnel, de créditer son compte en banque d’1,8 million d’euros.
Nicolas Chapon