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Sens des responsabilités – L’édito de Christophe Bonnefoy

Emmanuel Macron l’avait dit, au début de la pandémie : « Nous sommes en guerre ». Et on ne sort pas intact d’une guerre. En tout état de cause, celle menée contre le Covid-19 n’est d’ailleurs pas terminée. A peine a-t-on droit, il faut l’imaginer, à un armistice. Qui durera plus ou moins longtemps, ça ne dépend en fait que de nous.

Ce premier jour de déconfinement était scruté à la loupe. Il était à craindre que ce qui n’était qu’une levée prudente des mesures les plus restrictives soit pris par les Français pour une libération sans condition. La porte ouverte à du grand n’importe quoi. Même l’exécutif avait, dès la fin de semaine dernière, agité le chiffon rouge. Prudence, sinon place à un reconfinement rapide.

La première bataille est semble-t-il sur le point d’être gagnée. Les chiffres sanitaires le montrent. Le nombre de morts est certes trop important et le bilan terrible, depuis début mars. Mais on peut espérer que le plus gros de la pandémie est derrière nous. Le second round – ce premier jour de déconfinement – est plutôt encourageant. On n’a pas assisté, comme on pouvait le craindre, à des scènes abracadabrantesques en ce 11 mai. Bien au contraire. On pourra retenir une expression, de cette date qu’on pourrait qualifier d’historique : sens des responsabilités. Les Français en ont globalement fait preuve.

Mais chaque chose en son temps. L’armistice est fragile. Et remporter une bataille ne signifie pas gagner la guerre. Crier victoire trop vite nous ramènerait aussitôt aux pires moments des deux derniers mois.
La situation en Allemagne, pays considéré comme un modèle dans la gestion de cette crise, est là pour nous appeler à ne pas relâcher l’effort : le taux d’infection au Covid-19 y repart en effet à la hausse, au point que certains cantons envisagent un nouveau confinement…

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