Sénatoriales : Christophe Minoux-Fèvre se lance
Politique. Chef d’entreprise, de gauche, pour l’économie de marché mais à la condition qu’elle soit encadrée, farouche opposant à la réforme des retraites… Le Langrois Christophe Minoux-Fèvre a décidé de se lancer dans la campagne électorale des Sénatoriales. Il espère pouvoir défendre les couleurs de la Nupes.
Quand on annonce la candidature de Christophe Minoux-Fèvre, certains s’amusent à poser la question. « Et il est où aujourd’hui politiquement ? » Changeant dans ses idées Christophe Minoux-Fèvre ? Il affirme que non, dit qu’il a toujours été un homme de gauche, un humaniste tout en louant la droiture de De Gaulle. « La politique, c’est un engagement et non pas une carrière », dit-il. Il revendique son statut de chef d’entreprise, n’est pas opposé à l’économie de marché. « Ce qui ne va pas dans le libéralisme », dit-il, « c’est quand il n’a pas de limite », ajoute le Langrois qui a longtemps milité au Parti radical de gauche, seule formation où il a été encarté.
Il a pris ses distances avec Macron « très vite »
En 2017, il aurait aimé défendre les couleurs de la « Macronie » naissante aux législatives, se faisant ravir l’investiture sur la ligne de départ par une certaine Bérangère Abba. Quand a-t-il pris ses distances avec Emmanuel Macron ? « Très vite », répond Christophe Minoux-Fèvre.
Dès cet épisode des investitures. « J’avais été désigné par la base et je n’ai pas été choisi par le national. Je me suis dit : en fait La République en marche fonctionne comme les autres partis. »
Depuis, et crescendo, Christophe Minoux-Fèvre a nourri une défiance pour ne pas dire une colère vis-à-vis du président de la République et de ses gouvernements. « Le CICE* ? C’est une aberration. Comment imaginer donner de l’argent aux entreprises sans aucune contrepartie », souligne Christophe Minoux-Fèvre.
Et son ire à l’endroit de l’actuel exécutif touche à son apogée avec la réforme des retraites. « Là je suis vraiment en colère », glisse-t-il parlant d’une réforme « inique. » Ça a été le déclencheur. L’événement qui lui a fait franchir le pas. « On ne peut pas rester sans rien faire », dit-il. Alors il est candidat aux élections sénatoriales de septembre 2023. « Je ne suis pas forcément attendu », souligne Christophe Minoux-Fèvre qui ne pense pas être illégitime dans cette nouvelle quête d’un mandat. Il veut « remettre l’église au milieu du village » et avance qu’il faut « redonner le pouvoir aux maires. » La réforme des retraites ? « S’il y a un moyen de revenir dessus », il sera du côté de ceux qui défendront le retrait de la réforme. Côté santé, alors que le territoire se déchire sur fond de projets hospitaliers, le candidat veut défendre l’exception du milieu rural et la non application de la gradation des soins « inscrite dans le Ségur. »
Faire venir François Ruffin
Président du conseil de développement territorial du Pays de Langres, il défend sa candidature estampillée société civile. Mais il veut politiquement s’engager et dire « où il est. » C’est à gauche que son cœur balance. Alors, il y va gaiment et est en discussion avec les partis qui composent la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) en Haute-Marne pour obtenir l’investiture. Durant sa campagne déjà amorcée, il espère faire venir en Haute-Marne, le député Insoumis François Ruffin.
*CICE : crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi.
C. C.