Semaine de vérité(s) – L’édito de Christophe Bonnefoy
D’une certaine manière, cette semaine sera une semaine de vérité(s). Quelles vérités ? On ne le sait pas encore. On aimerait vraiment que l’audition de Gérard Collomb ce lundi devant les parlementaires nous en apprenne un peu plus sur les rouages, sur le mécanisme qui a mené à une telle crise politique. On peut rêver, même, d’un mea culpa. Ou pour le moins, on peut espérer que ses réponses éclairciront un tantinet l’horizon. Car depuis quatre jours, il faut bien avouer que tout part dans tous les sens. La recherche d’explications ne peut ainsi se satisfaire de basses joutes politiques. Quel spectacle affligeant, que cette altercation devant les caméras entre Marine Le Pen et Christophe Castaner ! Le degré zéro du débat, si tant est qu’on puisse, encore, appeler cela un débat. Tout ce que les Français détestent, au final, même si on peut de prime abord sourire de voir deux responsables politiques tomber dans l’affrontement de cour d’école. Un rire jaune, plutôt.
La parole du ministre de l’Intérieur, donc, sera disséquée ce matin. Reste à savoir comment elle sera écoutée et comprise. Si elle sera crue, surtout. Autant dire que la semaine sera décisive. L’exécutif s’est visiblement laissé déborder par la crise. Or il apparaît désormais essentiel de répondre point par point à toutes les questions qui se sont accumulées. L’absence de réponses, jusque-là, n’a fait qu’alimenter la suspicion. Et même, a ouvert la porte à toutes sortes d’hypothèses, des plus sensées aux plus folles. Il n’est jamais trop tard pour (s’)expliquer. Même si, c’est une évidence, le mal est déjà fait. Une priorité pourtant, pour les acteurs politiques de l’affaire : tenter d’éteindre un par un les foyers d’incendie. Quitte à subir quelques brûlures. Un moindre mal.