Sema Kiliçkaya, le bien du pays
LITTERATURE. La médiathèque de Langres avait invité, samedi 23 mars, Sema Kiliçkaya, écrivaine francaise d’origine turque, et professeur, pour évoquer les difficultés qui peuvent surgir au niveau de la langue qu’on ne connaît pas quand on arrive dans un nouveau pays. Ce fut le cas pour sa famille, venue en France il y a une quarantaine d’années.
Sema Kiliçkaya a conté comment cette arrivée dans un pays inconnu, dont il fallait découvrir la langue, a été parfois une épreuve. L’envie de parler, avec des idées qui se bousculaient, des manques de repères, de points d’appui, amenait des frustations de ne pas savoir maitriser ses paroles. Un moyen de retrouver sa dignité humaine était de se regrouper, « qui se ressemble s’assemble »… Retrouver sa langue maternelle, parler comme on respire, retourner è soi-même avec cette langue.
Pourtant, les limites de cette langue amenant des limites au monde de chacun, le bilinguisme noble et de deuxième catégorie s’imposait, la langue de l’immigré se frottait au français et s’épaississait, devenant leur, langue de la République en vertu de la constitution du pays qui les accueillait. La rencontre s’est longuement poursuivie avec la romancière avec divers textes concernant le langage, les sujets de ses romans, son implication dans la vie publique en tant qu’enseignante… Une agréable rencontre riche en découvertes.