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Sécuriser – L’édito de Christophe Bonnefoy

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« Nos ovaires ne sont pas des armes de guerre ». Dixit la députée LFI Mathilde Panot à l’Assemblée nationale, face au « réarmement démographique » prôné par le président de la République. Décidément, les sujets de société n’arrêtent pas de se recouper en cette période de grosses tensions. Ou plutôt, chaque grand débat glisse presque systématiquement vers un autre à des fins purement politiciennes.

Mais l’IVG – Interruption volontaire de grossesse – va bien au-delà du simple combat politique, même si sur ce plan, la question de la dépénalisation donna lieu en son temps à de terribles joutes.
La France a connu de grands bouleversements sociétaux. On s’en souvient, encore aujourd’hui, parce qu’ils changèrent la vie des Français. Des Françaises, en l’occurrence.

Les plus jeunes ont peut-être revu les images, elles sont largement disponibles. Les plus anciens ont encore en tête Simone Veil, face aux députés, en 1974. Insultée, et carrément loin, a priori, de pouvoir changer le cours des choses. Les années 70 n’étaient pas les années 2000. Il est d’autant plus facile d’en imaginer l’ambiance à l’époque sur la question de l’avortement. Mais aujourd’hui resurgit parfois un côté rétrograde et teinté d’une bonne dose d’intolérance. Des idées d’un autre temps, en quelque sorte. Alors 1974, pensez donc…

Inscrire l’IVG dans la Constitution – c’est le débat, précisément -, n’inversera pas le sens de rotation de notre planète. Il ne facilitera pas plus ce qui est parfois un parcours du combattant. Mais il sécurisera, d’une certaine façon, cette liberté. Il réaffirmera ce pour quoi Simone Veil s’est battue : le droit tout simple pour les femmes à une émancipation qui n’est pas toujours, aujourd’hui encore, naturelle pour tout le monde. On ne devrait même pas parler de droit, d’ailleurs, mais d’un fait passé dans les mœurs. Ça n’est pas toujours le cas.

c.bonnefoy@jhm.fr

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